Défi 136 : l'argent est-il vraiment indispensable ?
Je devrais rajouter, à cette petite bulle !
défi 136 : écrire sur le thème : l'argent, un défi proposé toutes les semaines par Evy.
Dernier épisode de notre histoire de novembre.
Vous avez raté le début, rendez-vous ici.
Défi 136 : l'argent est-il vraiment indispensable ?
Une demeure meublée du strict minimum, une salle qui servait à la fois de cuisine et de pièce à vivre. Une seule lumière au plafond qui ne s'alluma que lorsque la clarté extérieure baissa au point de ne plus y voir assez à l'intérieur.
Les habitants du lieu se réunirent autour de la table et partagèrent un maigre repas, tout en gardant un sourire non forcé. Tout ce qu'elle voyait dénotait bien un manque d'argent, de moyens qui ne paraissait pas leur miner le moral. Cet argent qui était loin de couler à flot dans cette maison, n'empêchait en rien ces gens de s'offrir un moment joyeux et convivial, ainsi que de partager le peu qu'ils avaient. La petite bulle s'endormit sur cette photo qui lui fit chaud au cœur.
On dit que la nuit porte conseil. C'est ainsi que la petite bulle se réveilla avec ses idées claires et une grande décision de prise. Elle fit signe au vent qui venait lui aussi de se lever et lui demanda de la ramener jusqu'à la cabane de la sorcière.
- Mais tu n'y penses pas, lui répondit le vent, tu sais ce que tu risques en retournant là-bas !
- Ne t'inquiète pas, je m'arrêterai juste avant.
- Et comment veux-tu ? Ce n'est point ma direction, je vais l'opposé.
- Oh, fais un petit effort pour moi, cela ne te prendra pas longtemps. Et lorsque tu t'amuses à faire tourbillonner les feuilles, ne me dis pas que tu ne changes pas de sens.
Pris en faute, le vent accepta la demande de sa passagère et la ramena à son point de départ. Une fois arrivée à la rivière, la bulle fit une dernière demande.
- Tu peux t'arrêter de souffler ?
- Mais, si je m'arrête, tu vas tomber.
- Je le sais, et c'est ce que je veux. Je souhaite être utile, mais seule, je ne peux grand chose. Alors, en m'unissant avec l'eau de la rivière, je pourrai partager le petit peu de liquide qui est en moi. Je pourrai l'offrir à la nature pour l'abreuver et la nourrir. J'ai vraiment apprécié ce petit voyage dans les airs, mais je suis faite pour voyager dans l'eau jusqu'à la mer, tout en aidant la nature au passage. Et à l'été, quand j'y serai arrivée, je penserai à toi, lorsque la chaleur du soleil me ramènera dans les nuages.
Le vent ne put qu'accéder à cette ultime requête. Il s'arrêta net et la petite bulle tomba dans l'eau pour un nouveau voyage qui correspondait plus à ce qu'elle était et à ce qu'elle souhaitait. Elle avait compris une chose : pas besoin d'être riche d'argent pour offrir et partager, la richesse intérieure suffit.