Par Khiad dans J'ai adoré le
Un livre magnifique, tout en poésie (ou presque), d'un amour interdit au cœur de la guerre sino-japonaise.
Avec ce livre, je valide la catégorie n°58 .Parce que des petites notes en bas de pages, j'en ai croisé plusieurs, principalement pour donner des détails sur le contexte historique, ce qui était très appréciable parce que ce n'était pas une période et un contexte que je connaissais.Et c'est autour d'un goban que va se faire leur première rencontre. Ainsi que les suivantes. C'est à la place des Mille Vents que va petit à petit se nouer une relation très particulière entre eux, une relation dont même eux n'auront pas vraiment conscience.(un livre d'un auteur asiatique) du Défi lecture 2017
Niveau couverture, elle est jolie sans être transcendante, mais reste tout à fait dans le thème du livre de par sa connotation asiatique.
Autre petit point que j'ai trouvé dommage, c'est qu'il n'y ai pas, à la fin du livre, une ou plusieurs illustrations d'un goban avec une partie en cours, histoire que les personnes ne connaissant pas puissent se représenter un plateau.
Le premier chapitre commence du point de vue de la jeune Mandchoue, le second du soldat japonais. J'avoue que j'ai été perdue quelques secondes, parce que rien ne mentionne ce changement. J'ai donc été relire le premier chapitre et ai finalement bien fait le distinguo entre les deux. Après, ce n'est pas compliqué, on change un chapitre sur deux.
Alors oui, autant vous prévenir : si vous cherchez une romance "normale", avec un petit jeu de séduction, des mots doux chuchotés au creux de l'oreille, des bisous dans le cou et tout le tralala, vous n'êtes pas dans le bon livre. Ici, c'est une romance qui peut surprendre (et on y adhère ou pas), mais elle est si subtile qu'elle en parait presque inexistante. C'est là toute la beauté de la plume et de la culture asiatique : tout parait simple, mais entre non-dits et sous-entendus, tout est en fait beaucoup plus subtil et compliqué. J'adore !
Quand j'ai commencé à arriver vers les dernières pages, je ne savais pas trop sur quel pied danser. La fin allait-elle être joyeuse ou brutale ? Me plairait-elle ou serais-je déçue ? En fin de compte, elle est peut-être un peu rapide (d'autres mots me viennent à l'esprit, mais je m'en voudrais de vous spoiler) mais je l'ai appréciée et trouve qu'elle clôture bien ce livre.
En résumé, j'ai adoré me laisser aller au fil des pages aux côtés de ces deux personnages que tout oppose, mais dont le rapprochement se fera inexorablement, petit à petit, presque à leur insu. La plume est magnifique, très poétique, alliant sans souci douceur et brutalité, amour et mort. Presque un coup de cœur. J'ai apprécié le contexte historique qui m'a donné envie d'en apprendre plus sur cette période. J'ai aimé ressentir le traditionalisme chinois couplé à l'exsudation patriotique, à l'honneur des japonais. Un livre qui m'a aussi redonné envie de rejouer un peu (en ligne) au go, chose que je n'ai pas faite depuis bien des années !
Un livre que je conseille pour sa beauté et ses subtilités. Un livre que toute personne qui cherche une romance complètement différente de tout ce que l'on peut trouver habituellement devrait lire.
Certains s'y sont perdus, mais moi j'ai aimé ces alternances entre ces deux personnages que tout oppose, sauf peut-être le go. Et encore, ils y sont adversaires, donc...
La jeune fille, dont on ne connait le prénom qu'à la toute fin, est éprise de liberté. Le soldat, dont ne ne connaitra jamais le nom (il me semble), est patriotique de la racine des cheveux à la plante des pieds.
Elle a seize ans. Il en a vingt-quatre.
Elle ne vit que pour elle. Il ne vit que pour son pays.
Elle rêve d'amour. Il préfère les prostituées.
Elle subit la guerre. Il la vit pleinement.
Elle ne pense pas à son avenir. Lui sait qu'il va mourir.
Je découvrais l'écriture de Shan Sa pour la première fois, et quelle découverte ! Cette femme chinoise
Une chose cependant que j'ai regretté, c'est le choix de l'auteure sur la traduction des prénoms. Là où l'on croise des Min, Jing, Huong... on croise aussi des Lumière, Orchidée et Perle de Lune... Alors certes, la traduction française rajoute à la poésie, j'en conviens tout à fait. Mais j'aurais vraiment préféré les retrouver dans leur langue natale avec, pourquoi pas, une petite note donnant leur traduction.