Matthew Weiner
Traduit de l’anglais par Céline Leroy
Gallimard
2017
130 pages
Roman court ou longue nouvelle, ce texte a été écrit par le créateur de la série Mad Men, qui a l’air très connue et que je ne connais pas du tout (bon, il faut dire que je ne suis pas fortiche en séries, je n’en ai regardé qu’une dizaine… et encore pas toutes entièrement). Apparemment, c’est son premier roman.
J’avoue que je n’ai pas été aussi séduite que j’aurais voulu. Je m’attendais à quelque chose de plus dense et de plus puissant.
Karen et Mark se sont rencontrés tardivement (c’est-à-dire aux alentours de quarante ans), ils sont aussi patauds l’un que l’autre dans les relations qu’ils établissent avec autrui. Ils ont de l’argent, dépensent sans compter et élèvent leur fille Heather dans la certitude qu’elle est la plus belle et la plus intelligente. Parallèlement, on suit, un peu, le parcours d’un pauvre gosse, Bobby, né d’une mère alcoolique et droguée et de père inconnu qui va très vite être incarcéré parce qu’il a violenté une jeune fille. C’est en prison qu’il apprendra qu’il aurait mieux valu qu’il tue sa proie…
Bref ! Le tableau est dressé, on se doute dès le début que tout cela va mal finir, et même si la fin n’est pas tout à fait celle qu’on attendait, elle ne nous étonne guère non plus. La tension est palpable à partir du dernier chapitre (seulement). Dans les quatre précédents, le style de l’écrivain crée une telle distance avec ses personnages qu’on lit ça de loin, d’un œil presque distrait, et surtout on en souligne les aspects caricaturaux. Le couple qui se croit heureux mais qui n’en a que l’air, les riches tout gentils, les pauvres tout méchants, la prison qui finit de convertir le pauvre mec à la méchanceté vraiment méchante, bref… tout cela est un peu trop attendu me semble-t-il.
J’aurais aimé être plus dérangée, plus malmenée, plus étonnée.