« L’Aigle Noir » d’Hervé Mestron

« L’Aigle Noir » d’Hervé Mestron


Résumé :

Sur la côte normande, à Ouistreham. Pendant l’année, avant l’arrivée des touristes, les jeunes s’ennuient. Billie, une adolescente à la voix sublime, est minée par un secret inavouable, et vit de plus en plus repliée sur elle-même. Hartman, le nouveau professeur de musique, ex-jazzman au passé mystérieux, tombe amoureux de la voix de Billie. Cherchant à se rapprocher de la jeune fille pour l’aider, il va bientôt comprendre qu’il n’est pas le bienvenu dans ce collège.

Mon avis : ♥♥♥♥♥

Dans cette courte nouvelle destinée aux ados, on suit Billie, jeune fille réservée avec une voix d’ange. Sa vie palpite grâce à la musique et elle perçoit un sens au rythme musical que ses camarades ne peuvent pas comprendre, d’ailleurs personne autour d’elle ne comprend cela. Jusqu’à l’arrivé d’un professeur de musique, Mr Hartman, inconnu dans cette petite ville dans laquelle il arrive à peine, il va tomber amoureux de la voix de Billie et essayer de nouer un lien avec elle. Mais une ombre rode dans ce tableau, la meilleure amie de Billie peut-être par jalousie ou pour se rendre intéressante va accuser le professeur de chercher à avoir des rapports avec la jeune fille. S’ensuit une véritable descente au enfer pour Mr Hartman ainsi qu’un engrenage pour Billie.
L’auteur nous plonge dans les méandres adolescents, la timidité, la première fois, la recherche de soi et l’incompréhension avec le monde des adultes. On assiste à l’impuissance de Billie de contrer l’engrenage dans lequel Mr Hartman s’enfonce, à son incapacité de se faire entendre des adultes et à sa douleur de ne pas savoir comment gérer la situation. Un nouvelle brute qui traite de sujets forts comme l’attouchement sur mineur, mais aussi et surtout qui met en pleine tête les conséquences irréversibles des préjugés et l’acharnement des adultes à vouloir parfois penser à la place des enfants. Le manque de dialogue constructifs donc est au cœur de cette nouvelle, rappelant sans cesse la difficulté d’être parent mais aussi celle d’être ado, ainsi que la radicalité de certains jugements pouvant mener au pire. Le tout sur fond musical, sur cette magnifique et poétique chanson qu’est « L’aigle noir » de Barbara. Cette voix fragile faisant écho à la fragilité de l’héroïne, ou même simplement à l’adolescence.
C’est donc l’histoire de deux êtres dont l’âme s’est reconnue sur le plan musical, deux êtres que la douleur et le mal-être réunis mais qui finit encore plus mal qu’elle ne commence… Un drame actuel qui fait réfléchir. Et même si quelques points m’ont déplu, je ne peux pas insister dessus car cette petite lecture mérite d’être lue et connue.
Je remercie Babelio, ainsi que l’Edition Le Muscadier de m’avoir permit de lire cette nouvelle et de découvrir cet auteur.