Mes meilleures lectures (rentrée littéraire 2017)

Par Mesechappeeslivresques

Décembre est déjà là et je me suis dis qu’il était temps de dresser un petit bilan de cette dernière rentrée littéraire. De quoi peut-être vous donner des idées de lectures à offrir ou à vous faire offrir lors des fêtes de fin d’année

N’hésitez pas à cliquer sur la couverture des livres pour retrouver mes chroniques 

Le jour d’avant – Sorj Chalandon

Résumé : «Venge-nous de la mine», avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis, poings levés au ciel après sa disparition brutale. J’allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, parti en paysan. Venger ma mère, esseulée à jamais. J’allais punir les Houillères, et tous ces salauds qui n’avaient jamais payé pour leurs crimes.

A travers cette bouleversante histoire de vengeance, Sorj Chalandon rend un vibrant hommage aux 42 mineurs morts dans la fosse de Liévin. Un roman magistral, poignant et captivant.

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Point Cardinal – Léonor De Récondo

Résumé : Sur le parking d’un supermarché, dans une petite ville de province, une femme se démaquille. Enlever sa perruque, sa robe de soie, rouler ses bas sur ses chevilles : ses gestes ressemblent à un arrachement. Bientôt, celle qui, à peine une heure auparavant, dansait à corps perdu sera devenue méconnaissable.
Laurent, en tenue de sport, a remis de l’ordre dans sa voiture. Il s’apprête à rejoindre femme et enfants pour le dîner. Avec Solange, rencontrée au lycée, la complicité a été immédiate. Laurent s’est longtemps abandonné à leur bonheur calme. Sa vie bascule quand, à la faveur de trois jours solitaires, il se travestit pour la première fois dans le foyer qu’ils ont bâti ensemble. À son retour, Solange trouve un cheveu blond…

Une fois de plus, Léonor De Récondo m’a conquise avec ce magnifique roman qui est bluffant de justesse. L’histoire de ce père de famille en quête de son identité sexuelle est une des pépites de cette rentrée littéraire.

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Eleanor Oliphant va très bien – Gail Honeyman

Résumé : Eleanor Oliphant est un peu spéciale.
Dotée d’une culture générale supérieure à la moyenne, peu soucieuse des bonnes manières et du vernis social, elle dit les choses telles qu’elle les pense, sans fard, sans ambages.
Fidèle à sa devise « Mieux vaut être seule que mal accompagnée », Eleanor évite ses semblables et préfère passer ses samedis soir en compagnie d’une bouteille de vodka.
Rien ne manque à sa vie minutieusement réglée et rythmée par ses conversations téléphoniques hebdomadaires avec « maman ».
Mais tout change le jour où elle s’éprend du chanteur d’un groupe de rock à la mode.
Décidée à conquérir de l’objet de son désir, Eleanor se lance dans un véritable marathon de transformations. Sur son chemin, elle croise aussi Raymond, un collègue qui sous des airs négligés, va lui faire repousser ses limites.
Car en naviguant sur les eaux tumultueuses de son obsession amoureuse et de sa relation à distance avec « maman », Eleanor découvre que, parfois, même une entité autosuffisante a besoin d’un ami…

Un roman unique, une plume percutante et une héroïne que je ne suis pas prête d’oublier. Un très joli coup de cœur pour cette histoire pleine d’originalité. Un bijou d’optimisme, d’humour et de tendresse.

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Un funambule sur le sable – Gilles Marchand

Résumé : Stradi naît avec un violon dans le crâne. Cette anomalie rare fait la joie des médecins, et la souffrance de ses parents. D’abord condamné à rester à la maison, il peut finalement aller à l’école et découvrir que les plus grandes peines de son handicap sont l’effet de la maladresse ou de l’ignorance des adultes et des enfants. Mais, à ces souffrances, il va opposer chaque jour son optimisme invincible, hérité de son père inventeur et de sa mère professeur. Et son violon, peu à peu, va se révéler être un atout qui, s’il l’empêche de se concentrer sur ses devoirs, lui permet toutes sortes d’autres choses : rêver, espérer… voire parler aux oiseaux. Un jour, il rencontre l’amour en Lélie, une jeune femme déterminée qui s’éprend de lui. Ils vont s’aimer, se quitter, se retrouver, et faire couple. Jusqu’au moment où cette fantaisie permanente de Stradi va se heurter aux nécessités de la vie adulte : avoir un travail, se tenir bien, attendre la mort dans l’ennui le plus total. Comment grandir sans se nier ? Comment s’adapter sans renoncer à soi ? Stradi devra découvrir qui il est, s’il est défini par son handicap, ou s’il peut lui échapper. Est-ce lui qui est inadapté, ou le monde qui est inadapté ?

Un magnifique roman qui aborde avec sensibilité la différence. Gilles Marchand est un conteur hors pair et je suis tombée sous le charme de son univers poétique et fantaisiste. 

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Bakhita – Véronique Olmi

Résumé : Elle a été enlevée à sept ans dans son village du Darfour et a connu toutes les horreurs et les souffrances de l’esclavage. Rachetée à l’adolescence par le consul d’Italie, elle découvre un pays d’inégalités, de pauvreté et d’exclusion. Affranchie à la suite d’un procès retentissant à Venise, elle entre dans les ordres et traverse le tumulte des deux guerres mondiales et du fascisme en vouant sa vie aux enfants pauvres. Bakhita est le roman bouleversant de cette femme exceptionnelle qui fut tour à tour captive, domestique, religieuse et sainte.

Un portrait vibrant et inoubliable qui nous est livré par la magnifique plume de Véronique Olmi. Même si Bakhita a vécu l’indicible, elle m’a ébranlée par son courage et son humanité. Une lecture bouleversante pour une destinée extraordinaire.