Jezebel Kern a tout pour elle : des parents aimants, soucieux de son avenir, un véritable talent de musicienne, une voix envoûtante. Rien ne semble pouvoir troubler son petit paradis. Mais lorsque Hannah et Johann Kern perdent la vie dans un accident de la route, Jezebel découvre qu'il n'y a aucun acte de naissance à son nom. Peu à peu s'impose une terrible vérité : elle a été kidnappée dans sa petite enfance. À qui ? Pourquoi ? Et surtout, d'où lui vient cette voix capable de charmer... comme de blesser mortellement ? Jezebel devra le découvrir au travers d'une quête qui fera vaciller ses croyances et la portera aux frontières de l'apocalypse.
Je tiens tout d'abord à remercier la plateforme NetGalley et les éditions Robert Laffont pour ce partenariat.
J’étais sincèrement et profondément enchantée à l’idée de me replonger dans l’univers si malsain de l’autrice. Après la lecture surprenante de sa première trilogie Kaleb, je ne pouvais que m’enjouer à l’idée de lire sa dernière publication.
Ma joie toute palpable est malheureusement vite retombée. L’intrigue s’imprime toujours de cette note malsaine qui provoque le frémissement à quelques reprises, toutefois la forme même de cette intrigue m’a grandement déplu, étant souvent réfractaire au genre qui n’est autre que la romance.La romance est partout. Elle lie les personnages, parfois bien malgré eux, et se trouve à l’origine de l’intrigue, des découvertes, des conséquences. Amour est synonyme de jalousie, trahison, ces sentiments qui frappent aux portes de l’adolescence et qui laissent sans voix. De ce fait, la retranscription des sentiments éprouvés par les différents acteurs de l’histoire peut sembler parfaite au regard du jeune lecteur qui se reconnaîtra dans les émotions ressenties, permettant une meilleure assimilation à tel ou tel personnage. De mon côté, j’ai trouvé que le maelstrom d’émotions contenues sur trois cent pages était tout simplement impossible, incohérent, presque brouillon. Oui, il y a des idées mais celles-ci ne sont pas assez développées, expliquées, exploitées. Le regard du lecteur se cantonne de force à l’amour que Jezebel provoque autour d’elle. Et de l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas.L’idolâtrie, il n’y a pas d’autres mots, que la simple vision de Jezebel provoque autour de la jeune femme dégage un sentiment malsain inexplicable – et inexpliqué une grande partie du livre, à mon grand regret. Pire que cela, la jeune femme est également placée dans l’ignorance des effets qu’elle suscite dans son sillage. Il faut attendre la fin de ce premier tome, et l’épilogue, pour entrevoir les fils d’une intrigue prometteuse et mieux maîtrisée. C’est comme si l’autrice effaçait les trois cents dernières pages pour démarrer clairement son intrigue. Sauf que voilà, il reste dix pages pour donner une carotte et l’envie de lire la suite. J’ai trouvé cela un peu facile. Si quelques indices et rebondissements rendent la lecture plus percutante et attachante, celle-ci est quand même restée plate et redondante dans son action. Force est de constater que seule la fin et les scènes malsaines furent réellement intéressantes, ce qui se suffit pour être décevant.
Les relations entre les divers personnages m’ont également fait lever les yeux au ciel et soupirer à plusieurs reprises. Peut-être deviens-je trop exigeante ou intolérante (pour citer une personne de mon entourage en ce qui concerne mes opinions sur les films), toutefois il est clair que nous sommes loin des relations appréciées dans la saga de Kaleb. Pour résumer ici, nous avons droit à du « je t’aime, moi non plus », « devenons amies en dix secondes mais ça ne te dérange pas si je te critique de temps en temps face à toi ou dans ton dos ? », et la trahison n’est jamais loin. Je comprends que c’est ce que demande voire oblige l’intrigue (qui prendra véritablement son sens dans le second tome) mais l’ensemble dégage une impression d’incohérence et de superficialité qui ont eu pour seul effet de me tenir indifférente à chacune des choses qui atteignaient les uns et les autres. Jezebel m’a profondément énervé par son innocence et sa naïveté. Pourtant on lui met des indices aussi gros qu’elle devant le nez mais elle ne met pas le doigt dessus et fait comme si tout allait bien, qu’elle ne provoquait aucun dommage collatéral alors que ces derniers la suivent où qu’elle aille. Etrange, non ? Rowan aussi m’a énervé par certains côtés. Dans un sens, elle est comme les garçons, soumise au pouvoir d’attraction de Jezebel et cela conduit à cette sensation malsaine qui est le véritable point fort de ce premier tome. Mais l’expression de son amour puis les trahisons qui s’ensuivent la rendent vraiment antipathiques. Et en parallèle c’est une jeune femme sensible, ce qui n’est pas du tout cohérent avec lesdites trahisons et critiques. Noé et Jarod m’ont énervé. A toujours tomber dans le combat de coq, on en oublie leur propre personnalité, effet secondaire de l’attraction de Jezebel. Pourtant Noé cache quelque chose de puissant en lui, qui titille énormément la curiosité. Mais là encore c’est secondaire et pas suffisamment développé, exploité par Myra Eljundir. Quant à Jarod, il incarne la figure du mauvais petit copain avec un passé difficile et un avenir compromis par des désirs sombres, violents. Je ne cache pas que je suis curieuse de voir quel chemin l’autrice va lui faire prendre.Les personnages secondaires sont minimes. Hormis les parents de chacun et le proviseur – qui aura su me faire sourire à quelques reprises, il n’y a pas foule, l’attention se braquant sur Jezebel et ses « amis ».
La plume fut en revanche au rendez-vous. Fluide, entraînante, simple, elle est extrêmement facile à suivre et on dévore les pages sans s’en rendre compte, ce qui est plaisant. Avec une intrigue plus travaillée j’aurai sûrement lu le livre d’une traite !
08/20
Les autres titres de la saga :1. Au commencement- saga en cours -