La série Doctor Strange passe en mode Marvel Legacy avec une renumérotation et, surtout, une nouvelle équipe créative, à savoir Donny Cates au scénario et Gabriel Hernandez Walta aux dessins.
Depuis le dernier épisode, il y a eu beaucoup de changements puisque Loki est devenu le Sorcier Suprême. Son prédécesseur, Stephen Strange, lui a confié volontairement cette responsabilité. Maintenant, le monde de la magie tremble à l'idée que Loki ait autant de pouvoirs.
Ces derniers temps, les reprises de série par une nouvelle équipe créative indiquait un gros changement de contexte, chaque auteur changeant la dynamique mise en place par le prédécesseur, allant même à installer son propre supporting cast. Cela donne vraiment l'impression de s'être investi inutilement dans une série, sans compter que les choses que nous aimions précédemment dans le titre disparaissent et qu'il va falloir refaire la démarche d'apprendre à connaître les nouveaux personnages et à appréhender les nouvelles intrigues.
Sauf que Donny Cates offre une vraie suite à ce que Jason Aaron a mis en place dans les 20 premiers numéros. Nous retrouvons ainsi certains gimmicks comme le bar sans porte mais aussi les personnages récurrents. Le scénariste compte uniquement sur son pitch - qui me paraît avoir un lien avec ce que nous avons lu dans Marvel Legacy et dans Guardians of the Galaxy - pour marquer de sa patte le titre. Et, il a bien fait parce que cela lui permet de rentrer dans le cœur de son sujet.
Très clairement, pour un début de run - ou tout simplement d'arc narratif, c'est plutôt très efficace. La narration est maîtrisée, nous comprenons les enjeux et nous avons envie de comprendre pour Strange a cédé son pouvoir à Loki. Mais, ce qui est bien, c'est que malgré la réutilisation des gimmicks de Aaron, Donny Cates trouve sa propre voix. Ce n'est pas forcément facile puisqu'il utilise des éléments issus de plusieurs intrigues de son prédécesseur - notamment certaines venues de Mighty Thor. Mais, d'un côté, les fans de la série retrouvent leurs repères et se sentent alors en confiance.
Dans le même ordre d'idées, l'arrivée de Gabriel Hernandez Walta en tant que dessinateur n'est pas déroutant. Il a un trait différent de celui de Chris Bachalo mais arrive à garder la même folie tout comme l'ambiance du travail de Niko Henrichon durant la période Secret Empire. Et, pourtant, le dessinateur garde sa patte et il est tout à fait capable de marquer le titre par la suite.