Illustrations de Jean CLAVERIE - 1998
Éditions Actes Sud Junior, collection " Les Grands Livres ", septembre 1998
Paru Aux États-Unis le 25 décembre 1990 sous le titre Auggie Wren's Christmas Story.
Thèmes : Noël, amitié, Art/photographie, vol, entraide
La collection " Les Grands livres " se propose de porter aux jeunes lecteurs, comme aux souvenirs de leurs parents, des récits importants du patrimoine littéraire mondial.
Le Noël d'Auggie Wren est un conte écrit par Paul Auster et paru la première fois dans le New York Times, le 25 décembre 1990.
Un conte moderne, de Noël, qui oscille entre réalité, magie et illusion et qui nous narre Brooklyn, ses gens et son auteur, car Paul Auster a un grand attachement pour ce quartier, qu'il décrit dans nombre de ses romans.
Séduit par ce texte, le cinéaste Wayne Wang contacte Paul Auster et lui propose de réaliser un film, qui deviendra en 1995, Smoke.
Le Noël d'Auggie Wren, à la fois prolongement et ouverture, figure au générique de clôture de ce film.
Smoke, ce fut mon premier livre lu de Paul Auster (un écrivain que j'aime énormément), mais je ne me souviens pas de ce texte coincé entre Smoke et Brooklin Boogie.
C'est donc une vraie découverte pour moi, sublimée par le côté vintage du livre, le grain du papier jauni, et bien sûr les illustrations de Jean Claverie dont j'aime beaucoup le travail : les couleurs fanées et délicates de l'aquarelle, les crayonnés apparents qui côtoient des collages si actuels.
Paul Auster semble lui-même se mettre en scène dans ce texte écrit en " je ".
Convaincu par son journal d'écrire une nouvelle de Noël, il se demande bien ce qu'il va pouvoir raconter, lui qui n'affectionne pas spécialement cette Fête.
Son récit, il le doit finalement à Auggie Wren.
C'est chez lui que le narrateur va chercher ses cigares hollandais et avec qui il se lie d'amitié, en partie provoquée par sa célébrité.
Car Auggie se pense, à raison, artiste, au même titre qu'un écrivain est artiste.
Il partage alors avec le narrateur l'œuvre de sa vie : des photographies toujours prises au même endroit à la même heure, chaque jour depuis douze ans.
Passé son scepticisme, le narrateur comprend la démarche qui consiste à figer le temps, des choses comme des hommes, tout en suivant son cours incessant et ses changements.
Pour l'aider dans son problème de nouvelle, Auggie se propose de lui raconter une histoire.
Cette histoire, c'est celle de l'acquisition de son appareil photo avec lequel il prend depuis douze ans ses photographies.
Son récit est beau, fort, émouvant, mais est-il vrai comme Auggie le prétend ?!
Rien n'est moins sûr... mais c'est aussi cela la magie de Noël ! Rendre le faux vrai et embellir le réel d'un peu de fiction...
Et moi, je ne peux que vous encourager à découvrir ce texte, cette collection, le travail de Jean Claverie (présenté sur le blog dans Le mot interdit et Le Petit Chaperon rouge) et les romans de Paul Auster (dont je vous ai seulement présenté Léviathan) !