Présentation
" J'ai l'œil, je n'oublie à peu près rien, ce que j'ai oublié, je l'invente.J'ai toujours fait ça, comme ça, c'était mon rôle dans la famille, jusqu'à la mort de grand-mère Lucie, la vraie mort, la seconde. Elle ne voulait personne d'autre pour lui raconter, elle disait qu'avec moi elle voyait mieux qu'avant son attaque. "
Le Franprix de la rue du Rendez-Vous, à Paris. Une femme, que l'on devine solitaire, regarde et imagine. Gordana, la caissière. L'homme encore jeune qui s'obstine à venir chaque vendredi matin... Silencieusement elle dévide l'écheveau de ces vies ordinaires. Et remonte le fil de sa propre histoire.
C'est ainsi qu'elle invente une vie à cette caissière du Franprix, Gordana, à qui elle attribue une enfance difficile et une vie tout aussi dure, ou encore à ce client fidèle du vendredi matin, Horatio, qui semble faire des courses pour un parent malade; en imbriquant peu à peu ces étrangers à la sienne faite aussi de douleurs puis de petits bonheurs. Avis
L'histoire est racontée par une femme, Jeanne Santoire, qui observe le monde qui l'entoure et émet des hypothèses quant à la vie de chacune des personnes qu'elle rencontre ou croise.
Jeanne nous raconte son passé et son compagnon, le commerce de ses parents et la vie à la campagne, son chemin n'a pas été simple et beaucoup de mélancolie ressort des histoires qu'elle invente. Il en ressort aussi une certaine solitude, car Jeanne considère que tous sont seul comme elle.
Beau récit empreint de tristesse même si la narratrice se défend de l'être, il en reste que cette lecture m'a touché et conforte dans l'idée que la société laisse peu de chance aux personnes seules, les laissant dans leur monotonie.