Montmartre, début du 20ème siècle, est une colline bâtie de bric et de broc, où s’entassent les masures de bois, où traînent artistes, prostituées et maquereaux, où déjà la ville haussmannienne cherche à pénétrer.
MasseÏda, belle jeune femme noire à la voix envoûtante, traîne dans le quartier. Son passé, qu’on imagine difficile, l’a mené en ces lieux, où la violence la guette.
Guidée par le chat Vaillant aux pensées humaines, elle frappe chez Steinlen, un peintre anarchiste qui ne peint plus que des félins. Celui-ci, ému par sa détresse, l’accueille. Masseïda trouve rapidement sa place, prenant en charge les tâches ménagères, conseillant le peintre, le ramenant à la peinture de portraits en prenant la pose, rétablissant ses finances en vendant ses toiles et dessins. Elle croise de loin en loin Rosalie et Fabienne, deux prostituées, échappe aux griffes de leur souteneur, se réfugie dans les bras de Pampelune… rêve à une autre vie…
On croise dans ce livre un des derniers allumeurs de réverbères, la Goulue déchue, des artistes comme Apollinaire ou Picasso… L’écriture est empreinte de poésie, ce qui sied bien à cet univers décadent et d’un autre temps, désabusé.
Plus qu’un roman, j’ai trouvé que ce livre était une promenade sur la butte du temps passé, dans un monde qui n’est plus, une errance au fil des rues et des personnages hauts en couleur, une fenêtre ouverte sur une époque.
Julien Delmaire, né en 1977, est un poète et écrivain français.
Minuit, Montmartre est paru en septembre 2017 chez Grasset (18€).
Lecture partagée sur le blog Délivrer des livres pour le challenge 1% rentrée littéraire 2017.
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