375 pages
C’est avec une certaine tristesse que je vous annonce avoir terminé la saga « Elements » de Brittainy C. Cherry. Si l’aventure n’a pas toujours été concluante – je vise ici le tome 2 que je n’ai pas beaucoup apprécié – chaque tome a été une belle lecture forte en émotion. Et ce n’est pas sans une certaine nostalgie que je quitte l’univers de l’auteure qui, je l’espère, reviendra vite dans le paysage littéraire français.
Je remercie de tout coeur les éditions Hugo Roman pour l’envoi de ce service presse, mais surtout pour la jolie découverte.
C’est une histoire de deuil et d’amour. Ce sentiment qui embrase les êtres humains et réduit leur coeur en cendres. L’alpha et l’oméga de chaque voyage.
Lucy perd sa mère à 18 ans, la laissant elle et ses deux soeurs aînées orphelines. Lorsqu’elle emménage, quelques années plus tard, avec la cadette Mary et son époux, à Wauwatosa dans le Wisconsin, elle rencontre, Graham, mi-écrivain mi- artiste, qui vient lui, de perdre son père.
Ils n’étaient pas faits l’un pour l’autre.
Moi je rêvais. Pour lui la vie n’était qu’une succession de cauchemars.
Il nous arrivait de partager de brefs instants au cours desquels nous étions sur un petit nuage, quand la réalité nous heurtait de plein fouet, et nous forçait à redescendre sur terre. Cependant, si l’occasion m’était accordée de tomber, une fois encore, je tomberais avec lui pour toujours.
Même si nous devions, inéluctablement, nous écraser au sol.
Certains auteurs me fascinent plus que d’autres, car ils ont la capacité à se réinventer à chaque nouveau livre malgré le fait que les romans fassent partie d’une même saga. Brittainy C. Cherry a cette capacité remarquable de façonner des personnages, des histoires distinctes les unes des autres et pourtant elles répondent à une problématique identique.
Lucy, Mari et Lyric ont perdu leur mère très jeune. Trop jeune, car cet évènement les a séparés au lieu de les rapprocher. Lyric a tout quitté pour refaire sa vie loin de ses soeurs, tandis que Lucy part vivre chez Mari. Des années plus tard, Lucy, fleuriste, croise par hasard sa soeur et son mari lors des obsèques du père de ce dernier. Lyric qui avait tout fait pour que sa vie passée ne s’entrechoque pas avec sa vie actuelle voit ses plans contrecarrés. Lucy et Graham se rencontrent au plus grand désespoir de Lyric.
Lucy est un personnage haut en couleur et hautement attachant. Je me suis pris de passion pour ce petit bout de femme fantasque à l’attitude toujours positive. J’aime voir des héroïnes comme Lucy qui ne peuvent s’empêcher de voir le meilleur dans son prochain. Pour elle, le verre est toujours à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. C’est une philosophie de vie que j’aime et que j’aimerai appliquer plus souvent.
Lucy est une femme rayonnante qui attire forcément les regards et en contrepartie la jalousie. Et si la relation entre Lucy et Graham est une évidence, la jalousie développée par sa plus proche soeur reste un mystère pour moi. J’en suis venue à détester royalement Mari lorsqu’elle se retourne contre Lucy.
Graham est l’homme parfait pour Lyric – je vous laisse le soin de découvrir pourquoi – tout du moins au début du roman. Traumatisé depuis l’enfance par le comportement de son père, il a choisi de ne plus rien ressentir. Si Graham doit prendre une décision, il va peser le pour et le contre sans que le sentimentalisme entre en ligne de compte. C’est un héros mécanique. Ce n’est qu’à la naissance de sa fille qu’il va se rendre compte qu’il n’est pas insensible. Lucy, par sa présence et son aide constantes, va l’aider dans cette voie.
Brittainy C. Cherry parle une nouvelle fois de deuil, de reconstruction, de parentalité, de positivisme, mais sous un nouvel angle.
Cette auteure sait jouer comme une virtuose avec nos émotions. Mon coeur s’est brisé pour Graham et Lucy à de nombreuses reprises pour des raisons bien différentes. Il a aussi palpité à l’unisson avec les héros. Les sentiments de tristesse, de deuil ont progressivement été remplacés par des sentiments de bonheur et de joie.
J’ai dévoré en seulement quelques heures ce roman. Et c’est un exploit en ce moment, car je n’ai pas beaucoup de temps à consacrer à mes lectures à mon plus grand désespoir. Je traversais une période difficile où je manquais d’enthousiasme, mais « The gravity of us » m’a redonné l’envie de lire et le sourire comme seule une romance bien ficelée sait le faire.