Les vestiges du jour

Les vestiges du jour a été lu avec le Club de lecture pour la rencontre du 16 décembre 2017.

James Stevens est majordome à Darlington Hall. Il y sert depuis les années trente quand, en 1956, le propriétaire qui a succédé à Lord Darlignton, Mr Farraday, propose à Stevens d’utiliser sa voiture pendant son absence et de se s’octroyer quelques jours de repos. Stevens accepte et profite de cette occasion pour organiser une rencontre avec Miss Kenton, une ancienne employée de Darlington Hall qu’il n’a pas vue depuis longtemps, depuis qu’elle est partie pour se marier. La route, qui nécessite quelques escales, lui réserve surprises et rencontres. Stevens se remémore sa carrière, son rôle et ses choix, son dévouement envers son maître ayant toujours pris le dessus sur tout le reste.

En effet, James Stevens n’a jamais laissé un sentiment traverser le masque de sa dignité. Il s’interdit de pleurer son père, d’aimer Miss Kenton ou de voir les activités nazies de Lord Darlington tant il est loyal à son rôle, à sa condition. Le protagoniste principal et narrateur de Kazuo Ishiguro est aussi irritant que bouleversant. À travers lui, c’est tout un monde qui renaît. Les vestiges du jour transporte dans une époque révolue. Elle avait ses contraintes et ses absurdités, mais aussi ses charmes. Certaines de ses valeurs sont universelles. Si l’ouvrage du détenteur du Prix Nobel de littérature n’est pas dénué de quelques longueurs, il n’en n’est pas moins toujours intéressant et fluide malgré son style recherché. Après tout, il s’agit des paroles de Stevens, méticuleux à l’extrême. Un peu d’Histoire et de politique viennent se mêler à la dignité, à la mémoire, à la badinerie tentée par le majordome. Ce personnage à la fois parfait, modèle et proie des événements, guide aussi. Une œuvre prenante et riche adaptée au cinéma par James Ivory en 1993.

Les vestiges du jour Les vestiges du jour Les vestiges du jour

Présentation de l’éditeur :
« Les grands majordomes sont grands parce qu’ils ont la capacité d’habiter leur rôle professionnel, et de l’habiter autant que faire se peut ; ils ne se laissent pas ébranler par les événements extérieurs, fussent-ils surprenants, alarmants ou offensants. Ils portent leur professionnalisme comme un homme bien élevé porte son costume. C’est, je l’ai dit, une question de « dignité ». Stevens a passé sa vie à servir les autres, majordome pendant les années 1930 de l’influent Lord Darlington puis d’un riche Américain. Les temps ont changé et il n’est plus certain de satisfaire son employeur. Jusqu’à ce qu’il parte en voyage vers Miss Kenton, l’ancienne gouvernante qu’il aurait pu aimer, et songe face à la campagne anglaise au sens de sa loyauté et de ses choix passés…

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