Résumé:

Qui devient-on dans une vie où des parents disparaissent mystérieusement ? Rose a six ans quand la tragédie se produit. Dans ce quotidien bouleversé, elle grandit avec sa version de l’histoire, ni douce ni porteuse. Qui Rose serait-elle aujourd’hui si elle ne pensait pas qu’ils l’ont abandonnée ? C’est la question que se pose celui qui l’a toujours aimée. À Bali, seize ans après leur disparition, Rose découvre quelques mots sur un carton. Ils sont les premiers d’un périple essentiel. Comprendre ce qu’il est arrivé à ses parents, tisser un lien puissant avec une mère qu’elle découvre à travers l’écriture, et surtout, commencer à s’aimer.

Mon avis:

Ce roman me faisait envie depuis longtemps, pourtant je ne me l'étais jamais procurée. J'ai finalement profité de sa réédition en poche pour le demander en service de presse. Ayant avant cela lu le dernier roman de l'auteure Le choix d'une vie que j'ai adoré, j'étais encore plus enthousiaste à l'idée de le découvrir. Je remercie donc les Editions Charleston pour l'envoi de ce titre.

"Parfois, j’ai même peur de parler trop fort, que l’on se rende compte que j’existe toujours, que ma vie ne m’a pas tuée."

Rose est un personnage très marquant et très attachant, dont le caractère m'a beaucoup touché. Très introvertie car très marquée par le drame qu'elle a vécu étant petite, c'est une jeune femme de 28 ans qui a beaucoup de difficultés à s'ouvrir aux autres et à leur faire confiance. Malgré tout ses efforts ses relations amoureuses ne sont pas plus concluantes car bien souvent Rose ne se sent pas digne d'être aimée elle qui a été très tôt rejetée. Comme pour son précédent roman j'ai été totalement charmée par la plume très subtile et poétique d'Alia Cardyn qui a réussi encore une fois à se mettre complètement dans la peau de son personnage, à nous faire ressentir avec beaucoup de sensibilité et de justesse les émotions que l'on pourrait ressentir dans de pareils circonstances. On vit la tragédie de Rose en même temps qu'elle puisque le roman comporte de nombreux retours en arrière, on apprend à grandir avec elle qui tente de vivre normalement avec ce vide, cette douleur qui lui déchire le cœur depuis tant d'années, mais on tente surtout de comprendre ce qui a bien pu arriver à ses parents.

"Pleurer avec Henri. Pleurer sa perte avec lui. Pleurer à l’idée de devoir renoncer à tous ceux qu’elle aime parce que, dans sa petite vie, la perte était devenue une possibilité. Omniprésente."

J'ai lu ce roman en à peine deux jours car les chapitres sont très courts et qu'il renferme un suspens quasi total jusqu'à la fin. Chaque chapitres comportent son lots de révélations, de fausses pistes qui nous poussent à avancer toujours plus dans cette histoire. Cependant malgré un rythme haletant j'ai parfois été un peu gênée par les nombreux retours en arrière qui se succèdent sans cesse qui m'ont parfois fait perdre le fil du récit, passant des années 1995, aux années 2012 et 2017 en revenant même en 1988 pendant la jeunesse de ses parents. De même, si finalement je me suis assez vite habituée à cette construction hachurée, j'ai été un peu déçue de la révélation finale qui m'a semblé assez banale et déjà vue. J'aurais peut-être préféré une explication plus surprenante, plus complexe à l'image de la construction du récit. Malgré tout, Alia Cardyn est une auteure que je continuerai à suivre de près car elle aborde des sujets qui m'intéressent, qui me touchent et qui me semblent important d'évoquer en littérature.

Pour conclure: