Le dessin est confié à Leinil Yu, qui assure le service minimum. Lui en tiendra t-on rigueur? Non, car on devine que l'artiste a du dessiner en train de bailler à sa table, tant on lui demande de mettre en scène des dialogues, de la parlotte, des moments statiques où un metteur en scène comme lui est probablement sous-employé. Du coup il ne s'applique guère, et nous la rejoue "planches pas toutes très jolies" comme en début de carrière, par ailleurs. Jean Grey peut-elle l'être l'étincelle qui manque aux X-Men, pour redevenir cette formation si attachante et si vivante, qui a rythmé nos plus belles heures de lecture adolescente? Le présent n'est pas si brillant, l'opération ResurrXion commence déjà perdre pied (Generation X, Iceman, et Jean Grey sont annulés), alors inutile de le cacher plus longtemps, Marvel cherche son salut dans les heures glorieuses de son passé. Renaître de ses cendres, après tout, c'est la spécialité du Phénix, non? Surtout que le cinéma aussi proposera de la Phoenix dans les mois à venir, et que la Fox a enfin lâché du lest sur les droits des mutants, que Marvel avait en son temps bradé sans bien comprendre ce qui allait se produire.
En attendant mieux, ce retour de Jean Grey (the real and only Jean) commence petitement, comme un simple nouvel arc narratif, avec seulement deux dernières planches qui sonnent comme une promesse pour vieux fans (hey les amis, attendez, on va vous les ramener vos vieux personnages, sans blague Bendis et ses jeunes X-Men, on est désolés...). C'est un constat récurrent chez les mutants depuis des années, même quand le teasing et l'idée semblent promettre du lourd, on se retrouve à faire la moue, en se disant que oui, franchement, c'était mieux avant. Démentez-moi les gars, je vous en prie.
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