Bertrand Visage. (c) Ulf Andersen.
Après neuf ans d'attente, la curiosité était grande. Elle n'a pas été déçue. "Madone" est une merveille de livre qui se déroule dans une petite ville d'un sud brûlant. La chaleur arrête tout, garde les gens chez eux. Sauf cette jeune femme qui apparaît à certaines heures dans la rue, s'assied sur des marches et allaite son bébé. Personne ne pose de question. Mais un matin de mai, son lait s'arrête. Madone, puisque c'est le surnom qu'elle a reçu, ne s'est même pas rendu compte qu'elle a été frôlée par Hildir Hildirsson, un géant blond islandais, capitaine d'un cargo arrêté là depuis six mois.
Tout le roman, écrit à la manière d'un conte, raconte comment Madona va tenter de savoir pourquoi son lait s'est tari. Alba, la vieille couturière, l'aide. Les personnages se croisent, parfois sans le savoir. On les découvre ainsi que leur passé et leurs rêves d'avenir. Tout s'entrelace, tout interfère sans qu'on n'en prenne conscience. Tout n'est pas absolument logique. Comme dans les contes. Raison pour laquelle ce roman musical interrogeant l'amour et le désir d'enfant, tout en sensualité et surprises, mystères et hasard, s'avère captivant de bout en bout. Un récit improbable qu'on suit avec délices sans jamais en douter.
Et aussi
1. "Tout un monde lointain", Célia Houdart, P.O.L.