Histoires grotesques et sérieuses est un recueil de dix nouvelles écrites par Edgar Allan Poe, entre 1832 et 1849, puis traduites et réunies par Charles Baudelaire en 1864. Des nouvelles, des textes, de courtes études, il y a un peu de tout cela dans ce bouquin, assez disparate et en tout cas – à mon sens – loin de ce que je pensais y trouver. Pour le dire plus clairement, j’espérais des nouvelles à la tonalité fantastique laissant planer un mystère diffus, or ce n’est pas le propos ici… comme l’indique son titre !
Dans les deux premiers textes (Le Mystère de Marie Roget, Le Joueur d’échecs de Maelzel) l’écrivain ne vise qu’à déployer ses talents de logique et d’analyse, pour dans l’un, résoudre le mystère d’un crime (bien réel commis à New York en 1841) à partir de la lecture des articles de la presse et dans l’autre, expliquer le subterfuge utilisé par le propriétaire d’un automate joueur d’échecs. Dans Philosophie de l’ameublement, il est question de décoration ! Et La Genèse d’un poëme permet à Poe d’expliquer à ses lecteurs comment il s’y est pris pour écrire son fameux poème Le Corbeau et là Edgar Allan Poe invente le making of… ? Les autres textes, ressemblent vaguement à des nouvelles, Le Système du Docteur Goudron et du Professeur Plume étant celle qui présente la construction la plus classique. Visite d’un asile d’aliénés dont la chute est prévisible, mais c’est néanmoins la plus drôle.
L’écriture ne souffre d’aucunes critiques, bien au contraire. Globalement je vois dans cet ouvrage un parti pris d’esthétisme : intellectuel, visuel… mais c’est à peu près tout. J’avoue donc ma déception.