C'est la guerre et c'est l'hiver.
Deux hommes et une femme sont terrés dans un appartement. Combien de jours leur reste-t-il à vivre ? En attendant, il n'est plus interdit de révéler ses vraies passions. L'amour, le désir, l'intelligence résistent-ils au froid ? A-t-on le droit de consumer ses dernières forces à lire de la mauvaise littérature ? Enfin, à l'heure du choix ultime, quel livre est assez important pour ne pas être mis à l'épreuve du feu ?
Mon avis :
En pleine guerre, un professeur de fac, son assistant et la copine de celui ci trouvent refuge chez le professeur.
Ils se réchauffent comme ils peuvent. Dehors, c'est l'enfer. Le froid, l'hiver, les morts, les bombardements et la misère.
Mais s'il n'y a plus de bois pour nous maintenir en vie, que reste-il ? C'est une question de survie, il faut brûler les livres, s'offrir deux heures de chaleur.
Mais pour des amoureux de la littérature, n'est ce tout de même pas un sacrilège ? Quels livres jeter au feu sans pitié ? S'il ne restait plus qu'un seul livre, celui à sauver, notre préféré, aura-t-il plus de valeur que notre vie ?
Les combustibles est une courte pièce de théâtre. Trois personnages, un lieu et un contexte.
La guerre, la survie. Le désespoir et le sacrifice.
Les 3 personnages se battent pour savoir quels livres brûler et quels livres sauver. Au milieu de la haine, de l'amour.
Comme toujours, j'ai trouvé l'écriture d'Amélie Nothomb divine. Je ne suis pas fan du théâtre à lire (je préfère le voir, moi), mais ça reste agréable.
Les personnages sont profonds, leur caractère tranché, tout en exagération. Le professeur est aussi dingue qu'odieux. Marina semble naïve et Daniel est finalement un peu con.
La fin est magnifique. D'une beauté...
Si c'était la guerre, qu'on ne devait sauver qu'un seul de nos livres, lequel aurait cette chance ? Mais pour survivre, serions-nous prêts à le brûler malgré tout ? Et après ? Quand il ne reste plus rien à jeter au feu ? Que vaut notre survie ?
Une superbe leçon.