Parution : 01/2017

Résumé
Michèle Standjofski est née et vit à Beyrouth. Elle est à l’image de son pays, le Liban, un melting-pot de cultures différentes : ses aïeux sont russes, italiens, grecs, polonais nés à Istanbul, français… Elle raconte son histoire et celle de sa famille mais aussi l’amour de son pays et les espoirs qu’elle a en lui.

Notre avis
L’image que nous avons du Liban est malheureusement celle d’un pays en guerre, déchiré entre des communautés qui ne se côtoient pas véritablement. Un pays de camps et de réfugiés, enjeux de tensions qui le dépassent largement. Mais c’est aussi un pays qui possède une histoire millénaire, qui a été sous protectorat français de 1920 à 1943, à la culture particulièrement riche qu’il serait dommage de réduire à sa cuisine, pourtant la plus savoureuse du Moyen-Orient. En commençant par faire sa généalogie sur trois générations, l’auteure nous montre comment ce petit bout de terre a toujours reçu les réfugiés et les expatriés de tous horizons. Comment elle-même s’est enrichie de cette pluriculturalité, pourquoi elle en est partie pour mieux y revenir, malgré la guerre. Et aujourd’hui, son espoir dans cette diversité car « c’est notre identité. Si elle ne gagne pas au Liban, c’est que le débat est perdu partout ailleurs ». Avec l’évolution actuelle du monde, nous espérons sincèrement qu’elle a raison.
Une note particulière pour le dessin, entièrement colorié au crayon de couleur, ce qui est tout à fait exceptionnel dans l’édition BD. Et pourtant, c’est tellement beau.
Merci de ce message simple et pourtant tellement essentiel.

En deux mots
Un récit sincère, humaniste, lucide, un exemple de tolérance dont nous avons bien besoin.

Jérôme Blachon

Lien vers la page des Ronds dans l’O : Toutes les mers