En 2018, à petits pas mais continûment, la recherche avancera sur les femmes de lettres et sur le rapport qu’entretient l’écriture avec les catégories de genre. L’année est à peine commencée, et elle nous réservera certainement de bonnes surprises, mais voici déjà plusieurs événements importants attendus :
- Le 20 janvier à Paris, on pourra entendre Lucien Jaume parler de Germaine de Staël, à l’université Paris Diderot ;
- Geneviève Fraisse, philosophe et historienne féministe, fera l’objet de deux journées d’étude à Paris les 29 et 30 mars 2018 ;
- Comme chaque année, le département d’études de genre à Paris VIII propose un programme de séminaires passionnant. Marie-Dominique Garnier y donnera une « intraduction » (sic) à Judith Butler. Yannick Ripa y dressera un panorama des combats des féministes de la première et deuxième vague en France, de 1870 aux années 1970. Nadia Setti continue son séminaire doctoral autour de « littérature et genre ». Tout le programme est ici ;
- Enfin, si vous me suivez sur Twitter, vous savez que le colloque au sujet de l’immense poète Vénus Khoury-Ghata a été mis en ligne par mon université : les vidéos sont là.
Pour d’autres colloques concernant les écrivaines ou les questions de genre en littérature, le programme n’est pas encore fixé, les appels à projets sont en cours (si vous êtes chercheur ou chercheuse, c’est le dernier moment pour répondre à l’appel!) :
- Les poétiques et éthiques du « vivre avec » : Productions féministes canadiennes, autochtones et québécoises de nos jours, aura lieu en octobre au Québec ;
- Imaginaire des Amazones : pouvoir, sacrifice, communauté, aura lieu en novembre à Montréal ;
- En octobre, encore au Québec, la chercheuse en genre Véroniqeu Cnockaert organise un colloque qui interroge la construction de la virilité dans les textes littéraires, question particulièrement importante et assez nouvelle dans la recherche ;
- Le colloque international Virginia Woolf and the Writing of History aura lieu à Rouen en novembre ;
- À Paris, en juin (c’est vite arrivé!), se tiendra une journée d’étude intitulée Liliane Giraudon, une écriture qui dégenre : je découvre en même temps que l’annonce ce nom de Giraudon, écrivaine chez P.O.L., semble-t-il. Une de mes prochaine lecture peut-être… ;
- Signalons aussi, en novembre, un colloque qui se tiendra à Tokyo au sujet de Marguerite Duras !
Enfin, j’avais oublié de signaler que mon compte-rendu de la traduction par Marie Cosnay des Métamorphoses d’Ovide était paru en décembre (sur Fabula.org) : oubli réparé !
On ne peut que se réjouir de voir avancer la recherche critique sur les femmes de lettres ; un tel foisonnement aura forcément, à terme, des conséquences sur l’enseignement de la littérature dans les collèges et les lycées. Avec un peu de chance, on ne pourra plus, comme de mon temps, passer sa scolarité toute entière sans étudier l’œuvre d’une seule femme écrivaine…
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