Un roman français sous ma couette? Il y avait longtemps. Lorsque j’ai dû lire le nouveau roman d’Olivier Adam pour mon club de lecture, j’étais enthousiaste à l’idée de lire enfin un de ses romans.
De son enfance auprès d’une mère mannequin ne faisant que passer, puis d’un père célèbre absent, la jeune femme grandit dans l’ombre de ses parents. Enfant sage, observatrice plutôt qu’agitatrice, elle se coule sans résistance dans le moule déformé de sa vie d’enfant de star.
Devenue adulte, la narratrice effacée, quasi transparente, travaille dans le milieu de l’édition. Peu entourée, elle «n’a pas besoin d’exister pour vivre». Simon l’ayant quitté par ennui, la relation amoureuse qu’elle entretenait avec lui depuis cinq ans s’évapore en quelques instants. Ce qui ne semble pas trop la bouleverser, d’ailleurs. Elle traverse sa vie comme un fantôme sur le bout des pieds.
· · · · · · · · · En lisant le résumé de Chanson de la ville silencieuse, je me suis dit que ce n’était pas gagné. Je me demandais bien en quoi cette histoire pourrait me plaire. J’ai plongé dans le nouveau romand’Olivier Adam le pied sur le frein, craignant la lourdeur et les réminiscences larmoyantes.Mes a priori superficiels sont rapidement tombés. J’ai été happée par l’histoire de cette fille délaissée par sa mère, qui grandit dans l’ombre d’un père absent et apprend à vivre sans piliers. J’ai partagé sa quête, j’ai suivi ses pas à Lisbonne – ville que j’adore –, à la recherche de ce père disparu sans explications. J’ai aimé la façon dont Olivier Adam sonde l’envers du décor du milieu de la musique, en apparence so glamour. La complexité de ce père-artiste, ses contradictions et ses failles, sont particulièrement bien dépeintes. Le passé et le présent s’entremêlent adroitement, expliquant la vie de la jeune femme. Une vie d’enfant de star qui n’a rien d’enchanteur. J’ai eu un petit bémol pour cette protagoniste trop effacée à mon goût. C’est le genre de personnage auquel je n’arrive pas à m’attacher. Le style sobre et direct, certain dirait pauvre, m’a plutôt plu. Chaque mot est à sa place, chaque virgule bien pesée.Et la carotte au bout du roman? La jeune fille va-t-elle ou non retrouver son père? Pour le découvrir, il faut lire! Moi, je me tais.C’était le premier roman d’Olivier Adam que je lisais. Peine perdue prenant la poussière dans ma pàl, j’ai maintenant très envie de l’en sortir.Chanson de la ville silencieuse, Olivier Adam, Flammarion, 240 pages, 2018.★★★★★