Ilya Kalinine – Jérôme Camut et Natalie Hug

Par Museaurania @MuseaUrania

On a raconté beaucoup de choses sur Ilya Kalinine. On a dit de lui que c’était un monstre, un assassin de la pire espèce qui tirait son plaisir de la souffrance de ses victimes. On a dit aussi qu’un seul homme ne pouvait pas avoir tué autant de gens et qu’il devait s’agir d’une légende derrière laquelle se cachait une organisation criminelle. D’autres ont prétendu qu’il n’existait pas. Et pourtant, Ilya Kalinine a existé. Depuis cet endroit et ce jour où j’écris ces lignes, je suis sans doute la dernière à pouvoir raconter son histoire. Je m’appelle Vera et je suis la mère d’Ilya Kalinine. Il est le fruit de notre époque. Il en a la dureté. Je l’ai élevé, je l’ai aimé, il m’a aimé en retour. Les monstres n’aiment pas, je peux vous le dire. Ou alors, nous sommes tous des monstres.


Afin de poursuivre le petit challenge (qui n’en est pas un) de Vague Culturelle sur la découverte de la Russie et pour faire suite à Le Maître et Marguerite, j’ai jeté mon dévolu sur un court thriller écrit par deux auteurs français. Ilya Kalinine, de Natalie Hug et Jérôme Camut. Je me suis ainsi rendu compte que ce mois-ci beaucoup de mes lectures ou de mes visionnages de films étaient de près ou de loin axée pays de l’est

Ce couple d’auteurs a écrit une trilogie qui s’appelle W3, que je n’ai pas encore eu le plaisir de lire et dont Ilya Kalinine est le prequel. Une bonne excuse donc pour lire ce dernier avant d’entamer les trois tomes plutôt conséquents.

C’est un voyage en Russie après la chute de l’URSS, où l’on découvre l’histoire d’Ilya et de sa sœur jumelle, tout deux orphelins de père comme de mère. Je ne me suis jamais penchée sur la Russie de la fin du XXe et la chute de l’URSS, ainsi, je ne visualisais pas vraiment la situation politique et sociale. L’histoire est centrée sur les laissés-pour-compte, ces enfants (et parfois adultes) débrouillards qui cherche à se créer un cocon familial. On découvre ainsi des enfants seuls, sans repères vivant les pires atrocités possibles. Et dans ces enfants, il y a ces deux jumeaux forcés de grandir plus vite qu’un enfant normal.

Pourtant, jusqu’à la moitié du livre, j’ai eu du mal à m’intéresser à ces deux enfants. Ilya me semblait être un voyou de second zone et sa sœur, un fantôme. Sur un livre comptant 198 pages, je m’attendais à être dedans bien plus vite. C’est un peu le souci, quand dans la quatrième de couverture, on me fait comprendre que le personnage principal est un monstre sanguinaire. J’ai eu peut-être trop d’attente sur Ylia. Heureusement, dès la première moitié passé, l’action prend enfin et j’ai lu le reste très vite, pour au final avoir quand même envie de lire la trilogie qui est derrière.

Conclusion, une lecture avec trop d’attente et des personnages qui auraient mérités d’être plus en profondeur. J’espère que la trilogie creuse vraiment ce personnage comme je l’espérais avec cette prequel. Ilya Kalinine n’est donc pas un coup de cœur mais qui remplit sa mission, celle de donner envie de lire la trilogie.


Edition Livres de poche

Page 198

Mars 2017


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