Décembre et l’année 2017 entament ses derniers jours, et c’est le moment idéal pour voir un peu ce que nous réserve le premier mois de 2018. Petit détour par les maisons d’édition que je suis le plus et découverte d’une nouvelle via leur catalogue reçu dans le mois, Le Serpent à plumes. Beaucoup de SF/Fantasy je l’avoue ^^. Petit tour d’horizon des sorties qui me font de l’œil…
L’Appel des illustres, Romain Delplancq (Folio) : Le destin des ducs Spadelpietra est assuré. Inexorable. Une ascension déterminée vers le pouvoir, vers la couronne, vers la place qui leur revient de droit. Ils sont les pacificateurs, les bâtisseurs, les gouverneurs de Slasie. Ils sont les Illustres.
Mais les nomades austrois y font à peine attention. Leur monde n’est fait que de théâtre, de musique, d’art et d’inventions dont ils gardent jalousement les secrets. Leur vie est une mécanique bien huilée, à l’image de leurs automates.
Et pourtant, un tout petit hasard vient gripper les rouages de l’histoire. Une toile découverte par les Spadelpietra qui catapulte son peintre, le jeune Mical, dans une longue fuite…
SMOKE, Dan Vyleta (Robert Laffont) : Angleterre, fin du XIXe siècle. À Londres s’entassent les classes laborieuses qui par tous les pores exsudent une infecte Fumée, preuve de leur noirceur intérieure et de leur infériorité. À la campagne vivent les aristocrates, d’une blancheur de lys et qui ne fument jamais, signe de leur vertu et de leur droit à gouverner.
Dans un internat d’élite, Thomas et Charlie, seize ans, s’exercent sans relâche à dompter leurs instincts afi n de ne pas fumer. Mais le doute les tenaille : comment se fait-il que l’un de leurs congénères, un vrai petit tyran, soit épargné par la marque du vice ? Avec l’aide de la ravissante et très prude Livia, ils enquêtent sur la nature réelle de la Fumée. Et découvrent que l’ordre établi est fondé sur une scandaleuse duperie.
Dès lors, une lutte à mort s’engage entre eux et la police politique. C’est la guerre de la passion contre la raison, du désir contre la bienséance, du droit contre l’injustice – même si leurs frontières sont souvent imprécises.
Quand dieu apprenait le dessin, Patrick Rambaud (Grasset) Au début du ixe siècle, « nous étions à l’âge des ténèbres. Le palais des doges n’avait pas encore remplacé la lourde forteresse où s’enfermaient les ducs. Les Vénitiens étaient ce peuple de marchands réfugiés dans les lagunes, pour se protéger des barbares. Ils ne voulaient pas affronter des ennemis mais cherchaient des clients : aux uns, ils vendaient des esclaves, aux autres du poivre ou de la soie. Leur force, c’étaient les bateaux – dans une Europe encore aux mains des évêques et des Papes. »
Venise la récalcitrante excite les convoitises et s’exaspère du pouvoir de Rome. Le 31 janvier 828, le doge de Rialto envoie deux tribuns en mission à Alexandrie pour ramener par tous les moyens la dépouille momifiée de saint Marc… Sous la protection d’un évangéliste de cette renommée, Venise pourra traiter d’égale à égale avec Rome et fonder ainsi une république de mille ans… Le roman d’une époque méconnue, racontée avec brio et ironie par Patrick Rambaud.
L’Or du diable, Andreas Eschbach (L’Atalante) : Un livret qui relate des événements de la fin du XIIIe siècle et qui évoque une armure d’or forgée pour le chevalier Bruno von Hirschberg par la vertu de la pierre philosophale… fable ou réalité ? Toujours est-il que d’occultes personnages poursuivent encore aujourd’hui la quête de la pierre disparue et que l’ordre très discret de la chevalerie Teutonique est lui-même impliqué. Et voici, par un improbable concours de circonstances, qu’apparaît Hendrik Busske, modeste conseiller d’une société de placements financiers. Modeste, soit, mais non sans ambition. Gourou de la finance ? Et pourquoi pas ?
Mars la rouge, Kim Stanley Robinson (Presse de la cité) : Demain. Cent pionniers s’embarquent à bord de l’Arès, un immense vaisseau spatial dans lequel ils vont voyager une année entière. Leur destination ? Mars. Seul un homme y a déjà posé le pied, John Boon, légende vivante qui s’est porté volontaire pour ce second voyage, sans espoir de retour vers la Terre. Car les hommes et les femmes de l’Arès devront aller au-delà de l’exploration : ils devront rendre habitable ce monde hostile, descendre dans ses canyons pour y chercher de la glace, ensemencer les vallées où coulèrent des fleuves, braver le désert pour y inventer de nouvelles villes avec des matériaux nouveaux. Mais ils devront surtout affronter leurs différences politiques et religieuses pour recommencer l’Histoire. Le pouvoir, Naomi Alderman (Calmann Levy) : AUX QUATRE COINS DU MONDE, LES FEMMESDÉCOUVRENT QU’ELLES DÉTIENNENT LE « POUVOIR ».DU BOUT DES DOIGTS, ELLES PEUVENT INFLIGER
UNE DOULEUR FULGURANTE – ET MÊME LA MORT.
SOUDAIN, LES HOMMES COMPRENNENT
QU’ILS DEVIENNENT LE « SEXE FAIBLE ».
MAIS JUSQU’OÙ IRONT LES FEMMES
POUR IMPOSER CE NOUVEL ORDRE ?
Edgar Et Lucy, Victor Lodato (Liana Levi) Edgar a huit ans, et la peau si blanche qu’elle en est presque translucide. Ultra-sensible et délicat, il vit entre une jeune mère irresponsable, Lucy, et une grand-mère aimante mais rongée par la mort de son fils. C’est sur ce lien fragile qui unit les deux femmes que l’enfant avance comme un funambule dans une existence ponctuée par les rituels et les histoires qu’il s’invente. Mais un jour, le lien se rompt, c’est la chute, et la main secourable qui se tend n’est peut-être pas celle qu’il aurait fallu saisir… Une histoire d’amour et de deuil aux allures de thriller poétique et poignant.
Nés pour être damnés, Jamal Benbrahmi (Le Serpent à plumes) Un homme né un vendredi 13 et son épouse née un vendredi 13 ont un enfant né un … bon, là le père triche un peu, c’est un jeudi 12 mais en échange de quelques grammes d’herbe, c’est bon, le petit sera déclaré né un vendredi 13 aussi. Le Guinness Book valide, une secte Irlandaise le reconnaît aussitôt comme son Messie tandis qu’une autre voit en lui l’Antéchrist à occire au plus vite. Le père du Messie, également narrateur et plus ou moins vampire, doté d’une épée magique et de la faculté de voler, défend sa famille depuis l’Irlande jusqu’en Algérie, en passant par l’Irak en guerre, contre tout un tas de démons coriaces et archi-motivés. Foutraque, hallucinant, débridé, libertaire, dantesque, Nés pour être damnés est un coup de folie, un hommage venu d’Algérie aux romans pulps de l’Amérique des années soixante, avec des décors en carton peint, des méchants aux rictus improbables et des épées magiques qui clignotent dans les cieux crépusculaires et eschatologiques.
La femme est un dandy comme les autres, Alistair (FAYARD) Pourquoi le mot « dandy » serait-il réservé aux hommes ?
L’histoire de cette mouvance d’origine anglo-française apparue vers 1800 montre que ce sont les hommes qui en ont posé les bases. Mais, près de deux siècles plus tard, n’est-il pas nécessaire de leur présenter celle qu’ils n’ont jamais vraiment reconnue : la « Lady Dandy » ?
Car aucun de ce qu’on pourrait appeler les « dandy commandements » – élégance formelle, esprit, anticonformisme et surtout le fameux je-ne-sais-quoi, cette arme secrète qui permet de rester insaisissable – n’échappe aux compétences féminines.
Des salons parisiens aux cocktails new-yorkais, de Sarah Bernhardt à Dorothy Parker en passant par Marlène Dietrich, de l’art de porter le pantalon à celui de faire scandale, du sens de la répartie aux mille et une façons de claquer son argent, ce livre démontrera que, oui, décidément, les femmes savent y faire.
Rendez-vous en février/Mars !
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