En Hongrie durant la Seconde Guerre Mondiale. Gina, quatorze ans, orpheline de mère et fille d’un général très aimant est subitement envoyée en pension, dans le plus grand secret et sans aucune explication. L’institut Matula, loin de Budapest, proche de la frontière, est une école religieuse réputée pour son enseignement mais régie par des règles très strictes. A peine arrivée, Gina trahit sa classe par orgueil et se voit mettre en quarantaine par ses camarades. Dotée d’un caractère rebelle et n’acceptant pas sa situation de recluse, elle tente de s’évader mais échoue piteusement. Qui pourrait l’aider, si ce n’est peut-être, Abigaël : une statue dans le jardin qui selon une croyance répandue chez les élèves, porterait secours aux âmes en peine… ?
Voilà un bien gentil roman qui devrait satisfaire tous les publics – du moins pas trop exigeants. Certainement écrit pour les adolescents, comme son héroïne, le livre est plein de bons sentiments et de leçons de vie, où les mots honneur, solidarité et amitié se taillent la part belle. Je vais peut-être vous faire ricaner (pourtant ce n’est pas cela qui va me faire reculer) mais tout en lisant ce roman, je ne pouvais m’interdire de penser à Harry Potter. Et ce n’est pas une moquerie, car je tiens la série de J.K. Rowling en très haute estime : Nous avons là un internat-forteresse, un jeune personnage principal qui doit se battre contre un ennemi intérieur puis, et plus grave encore, contre le Mal qui à l’extérieur cherchera à s’emparer d’elle, une aide mystérieuse lui arrivant par messages écrits venus d’on ne sait où, et ce titre de chapitre « Le résistant d’Arkod » ne sonne-t-il pas très pottérien ?
Gentil roman donc, mais habilement construit. Si l’intrigue est simple (J’ai vite démasqué Abigaël), Magda Szabo distille lentement les repères temporels ou les faits graves se déroulant à l’extérieur, à savoir la guerre, le sort de la Hongrie face à l’Allemagne, la résistance qui s’organise… Une histoire d’ado pour les ados mais inscrite dans un contexte historique dur sans être trop prégnant. Comme de plus ça se lit avec beaucoup de facilité, j’ai même fait semblant de ne pas voir que c’était un peu long quand même !