Lorsque la mère de Rachel se donne la mort, la jeune femme réalise que celle qui l’a mise au monde n’a pas vraiment laissé de trace de son passage sur Terre. À sa fille, elle laisse surtout le souvenir d’une éducation stricte et froide qui l’a menée, une fois adulte, à faire un mariage de convenance pour que leur lignée de femmes bourgeoises et obéissantes ne s’éteigne pas. Après les funérailles et du temps passé dans la maison familiale, Rachel abandonne son mari, achète un cheval et parcourt l’Ouest Américain. Elle et son grand palomino ont un passé complexe mais s’apprivoisent doucement au fil du voyage, de son but, de ses décors, de ses merveilles, de ses dangers aussi.
Sans raison apparente est un roman de Charlotte Bousquet très souvent croisée en littérature pour la jeunesse (Là où tombent les anges, Celle qui venait des plaines, Le jour où je suis partie). Aux éditions Pygmalion, elle propose ici une excursion à la fois au cœur des grandes plaines de l’Amérique et de l’esprit d’une femme à la recherche d’elle-même. L’autrice nourrit cette quête nécessaire de son amour pour les chevaux. Rachel et Djinn forment une équipe tendre, touchante et forte. Leurs parcours vers la paix intérieure et la liberté est raconté avec justesse, est agrémenté de références et d’extraits littéraires. L’écriture est posée, semble elle aussi travailler à la naissance de la plénitude. L’aventure est très belle.
Présentation de l’éditeur :
Après un parcours classique, Rachel est devenue une épouse modèle. Terne, fatiguée, elle sur(vit) et s’efforce péniblement de suivre les traces de sa mère, bourgeoise fortunée de la banlieue de Washington D.C. Jusqu’au jour où cette dernière se suicide. Sans raison apparente. Sa mort, l’enterrement, le défilé des oiseaux noirs, la jeune femme les subit dans un état second, comme au spectacle. Elle passe une journée à errer dans la maison parentale, se rend compte que sa mère n’a laissé aucune trace – comme si cette dernière n’avait jamais existé. Sur le chemin du retour, Rachel voit des chevaux dans un champ. L’un d’eux, un grand palomino, se cabre au moment où la voiture les dépasse. Cela lui rappelle un rêve inachevé. Un rêve de voyage et de liberté.