512 pages
En septembre, je vous faisais part de mon ravissement, de mon enthousiasme, et de mon bonheur – rien que ça! – de faire partie des lectrices Charleston 2018. Et maintenant que la nouvelle année a sonné, il est temps d’ouvrir le bal avec « Lilac girls » (titre original) de Matha Hall Kelly qui sort le 9 janvier aux éditions Charleston. J’étais très curieuse et intriguée de découvrir ce roman.
À New York, Caroline Ferriday travaille au consulat français. Mais lorsque les armées hitlériennes envahissent la Pologne en septembre 1939, c’est tout son quotidien qui va être boulversé.
De l’autre côté de l’océan, Kasia Kuzmerick, une adolescente polonaise, renonce à son enfance pour travailler dans la résistance et faire passer des messages. Mais la moindre erreur peut être fatale.
Quant à l’ambitieuse Herta Oberheuser, médecin allemand, la proposition que lui fait le gouvernement SS va lui permettre d’enfin montrer toutes ses capacités. Mais une fois embauchée, elle va se retrouver sous la domination des hommes…
Les vies de ces trois femmes vont se retrouver liées à jamais lorsque Kasia est envoyée à Ravensbrück, le tristement célèbre camp de concentration pour femmes.
À travers les continents, de New York à Paris, de l’Allemagne à la Pologne, Caroline et Kasia vont tout tenter pour que l’Histoire n’oublie jamais les atrocités commises.
L’aventure Charleston ne fait que commencer, mais je dois dire qu’elle commence magnifiquement bien puisque c’est un véritable coup de foudre que j’ai eu pour « Le lilas ne refleurit qu’après un hiver rigoureux » de Martha Hall Kelly. Ce roman historique s’intéresse au destin de trois femmes au caractère, à la nationalité et au milieu social diamétralement opposé qui vont vivre et subir la Seconde Guerre mondiale, et se reconstruire par la suite. Dès les premières pages, on ressent la passion de Martha Hall Kelly pour le sujet, et il est difficile à croire que c’est un premier roman pour l’auteure tant les recherches sont précises, et la psychologie des héroïnes est travaillée.
Caroline Ferriday et Herta Oberheuser ont réellement existé. Seul Kasia Kuzmerick n’a pas existé, elle est la somme de toutes les Polonaises ayant subi des tortures à Ravensbrück.
Caroline est une mondaine new-yorkaise qui voue sa vie à aider les autres. Dans un premier temps, elle est bénévole à l’ambassade de France et organise des levées de fond pour les orphelins. Dans un second temps, son dévouement évolue, prend de l’ampleur, et elle vient en aide aux oubliés de la guerre, des Polonaises surnommées « Lapins » pour avoir été les rats de laboratoire des Allemands à Ravensbrück. Caroline était satisfaite de sa vie quand un soir de septembre 1939 tout a basculé.
Herta est une jeune Allemande enrôlée dans les jeunesses hitlériennes qui souhaite être médecin chirurgien. Son ambition fait tâche dans l’Allemagne du IIIe Reich où les femmes sont cantonnées à être infirmière ou dermatologue. Voulant participer à l’effort de guerre, fière de l’Allemagne que Hitler rêve de voir diriger le monde, elle se porte volontaire pour exercer à Ravensbrück.
Kasia est une adolescente polonaise qui rêve de danser toute une nuit avec Pietrik. Lorsque la guerre est déclarée, la Pologne ne peut résister très longtemps devant la puissance de frappe de l’Allemagne. Kasia s’engage dans la résistance, et elle est arrêtée avec sa soeur et sa mère sans justification. Kasia va survivre au camp de concentration de Ravensbrück, le plus grand camp de concentration réservé aux femmes, durant toute la durée de la guerre.
Dès les premières pages, Martha Hall Kelly a eu la capacité à me plonger dans son univers, dans cette ambiance dangereuse et dramatique de la Seconde Guerre mondiale. En tant que Française, il est facile d’oublier que d’autres pays ont subi de plein fouet la guerre et la tyrannie d’Hitler. Avant de lire « Le lilas ne refleurit qu’après un hiver rigoureux », seul « HHhH » de Laurent Binet m’a apporté un éclairage sur le sort de la Pologne durant la guerre.
J’admire Martha Hall Kelly qui a choisi de donner une voix à trois femmes que tout oppose qu’elles soient bonnes ou mauvaises. J’ai ressenti de l’empathie et versé des larmes pour chacune d’elles. Ces femmes ont vécu des expériences traumatisantes tout au long de leur vie et quand une a réussi à en tirer une leçon pour devenir meilleure, l’autre s’est servi de ce traumatisme comme d’une excuse pour les traitements inhumains qu’elle a fait subir. L’auteure n’accuse ou ne culpabilise ses héroïnes à aucun moment. Elle ne se fait pas juge et partie. C’est au lecteur d’en tirer ses propres conclusions, car pour éviter la répétition, il faut avant tout comprendre comment des hommes et des femmes bien sont devenus des tortionnaires.
« Le lilas ne refleurit qu’après un hiver rigoureux » est un roman magistral qui m’a ému aux larmes et qui m’a passionné pour le destin de ces femmes. Ce roman est une leçon pour toutes les femmes d’aujourd’hui. Il est possible de faire bouger les lignes, d’avoir un impact sur notre entourage grâce à nos actions.
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