Selon certains tabloïds, Stan Lee serait accusé d’harcèlement sexuel par ses infirmières à domicile. Papy Stan, un harceleur ? A l’heure où nous bouclons ces lignes, il s’agit uniquement d’accusations, niées par les avocats de Stan Lee et aucun fait n’a été révélé.
Est-ce que les faits reprochés à Stan Lee seront avérés ? Et quelles conséquences chez Marvel ? Rappelons-nous qu’en novembre 2017, DC annonçait le renvoi d’un de ses éditeurs, Eddie Berganza, accusé également de harcèlement.
Une exception américaine ? Pas du tout ! Le collectif des créatrices de BD contre le sexisme (pour mémoire, interviewé ici) rapporte de nombreux faits similaires et de comportements totalement déplacés de mâles à l’encontre d’autrices ; l’une à qui un auteur conseille de mieux se pencher pour qu’il voit mieux son « petit cul de Geisha », une autre dont l’éditeur a les mains baladeuses ; les exemples sont malheureusement légions.
Quand, ce même jour, dans une tribune publiée dans le Monde, signée par plusieurs personnalités féminines, dont la présidente de la Société des Gens de Lettres), nous lisons « elle peut veiller à ce que son salaire soit égal à celui d’un homme, mais ne pas se sentir traumatisée à jamais par un frotteur dans le métro », nous nous disons clairement qu’il y a vraiment, mais vraiment beaucoup de boulot pour assainir ce milieu (et la société).
Saluons alors le travail des éditions Vide-Cocagne qui sortiront à la fin du mois un ouvrage, piloté par Marie Gloris Bardiaux Vaïente, autrice et membre du collectif des Créatrices de BD contre le sexisme et qui abordera différents sujets sur la condition féminine (sexisme, harcèlement, prostitution,…).
16 autrices ont contribué à cet album de plus de 130 pages : Annaïg, Sarah Ayadi, Aurélie Bévière, Claudia les mains rouges, Ingrid Chabbert, Anne-Perrine Couët, Elvire De Cock, Marie Gloris Bardiaux-Vaïente, Julie Gore, Laurier the fox, Valérie Lawson, Louison, Morgane Parisi, Christelle Pécout, Jeanne Puchol et Théa Rojzman.
La parole commence à se libérer, le chemin est encore long.
Anthony Roux