La Horde du Contrevent T1 : Le cosmos est mon campement, d’Éric Henninot et Gaétan Georges (couleur), Delcourt, collection « Néopolis », 2017, 80 pages
L’histoire
Après une formation impitoyable, et alors qu’ils étaient encore enfants, ils ont quitté Aberlaas, la cité des confins. Leur mission : marcher d’ouest en est jusqu’à atteindre l’Extrême-Amont, source mythique du vent qui balaye leur monde jour et nuit, sans trêve ni répit. Ils sont la 34e Horde du Contrevent. Golgoth ouvre la marche ; derrière lui, Sov, le scribe, sur les épaules duquel l’avenir de la Horde tout entière va bientôt reposer…
Note : 5/5
Mon humble avis
Adapter en bande dessinée un roman de plusieurs centaines de pages, avec une renommée importante dans le genre de la science-fiction, et qui utilise tous les ressorts littéraires et figures de styles imaginables, il fallait être un peu fou pour y penser, et très talentueux pour réussir. Heureusement qu’Éric Henninot est de cette trempe et qu’en adaptant La Horde du Contrevent d’Alain Damasio, il avait bien l’intention de s’approprier l’histoire et de créer sa propre Horde en quelque sorte… En effet, la transformation en art séquentiel d’un tel nombre de pages, de personnages et de points de vue a imposé une restriction de tous les côtés : la horde est moins nombreuse puisque des personnages ont été « fusionnés » et plutôt que d’alterner les points de vue des personnages de la Horde comme c’est le cas dans le roman, Éric Henninot se sert de Sov, le scribe, comme narrateur et point de vue interne.
Loin de limiter l’œuvre et de restreindre son impact, il me semble que l’adaptation est suffisamment bien gérée pour qu’elle ne devienne pas une amputation et qu’elle reste une bande dessinée compréhensible et accessible pour les personnes qui n’ont pas déjà connaissance du roman. Pour ceux qui connaissent déjà, j’ai personnellement retrouvé l’univers de la 34e Horde avec tout ce qui la définit mais dans une intrigue légèrement modifiée qui donne envie d’en savoir plus – oui, même quand on connaît la fin du roman. Alain Damasio précise d’ailleurs dans une préface à la bande dessinée que le but est bien de découvrir une nouvelle Horde, une aventure légèrement différente et non de retrouver un copier coller du roman.
C’était risqué, mais le défi me paraît réussi ! Le dessin est tout en mouvement, exactement ce qu’on attendait d’une histoire où le vent ne cesse jamais de souffler, et j’adore le design des personnages, particulièrement Oroshi. Je ne les imaginais pas du tout ainsi à ma lecture du roman mais je trouve que cette vision est encore plus extraordinaire et appartient tout à fait à l’univers originel finalement. Un vrai plaisir visuel, je suis fort impatiente de découvrir les prochains tomes.
Pour en savoir plus :
- Mon compte rendu de la rencontre avec Alain Damasio et Éric Henninot à Marseille il y a quelques mois ;
- L’interview d’Éric Henninot par Babelio.
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