En librairie depuis le 19 octobre 2017.
Résumé:
Nous sommes en 1900 et l'Amérique est le pays des grandes espérances. Bien décidé à être acteur de son destin, Adam Harnring quitte son père et ses deux frères pour tenter l'aventure vers l'Ouest, ou plus exactement la petite ville texane de Chattahoochee. Imposant son flair et son audace, il grimpe rapidement les marches de la réussite et obtient la consécration en épousant la belle Emma, héritière d'un grand magasin. Une famille unie, des affaires florissantes, la vie pourrait être parfaite. Mais Adam sent parfois monter en lui des vagues d'amertume : comment protéger les siens des aléas de la vie ? Comment préserver son couple quand la tentation se présente sous les traits de Blanche, sa belle-soeur ? Et que vaut sa réussite sociale quand son propre frère a juré sa perte ?Mon avis:Je n'avais jamais entendu parler de Belva Plain, pourtant en faisant quelques recherches j'ai été très surprise de voir l'étendu de sa bibliographie. Je remercie donc les Editions Belfond pour l'envoi de ce titre et donc également pour la découverte de cette auteure à succès.Les saisons du bonheur m'a accompagné pendant trois jours qui m'ont paru bien courts. C'est typiquement le genre de roman que l'on ne voudrait jamais finir parce qu'il traverse les époques et les générations d'une même famille à laquelle on s'attache tellement que l'on a l'impression que l'on en fait un peu partie finalement. Le roman commence en 1900 au cœur d'une famille de classe moyenne d'épiciers. L'histoire va nous être racontée en grande partie par le fils aîné Adam Harnring qui a alors tout juste 13 ans et qui va porter tout au long de sa vie un regard très mature, très clairvoyant sur sa vie et celle de son entourage, sur sa mère Eileen qu'il n'a pas connu, sur sa belle-mère Rachel qui l'a toujours considéré comme son propre fils, sur son père Simon cet homme bon qui a travaillé dur toute sa vie pour faire vivre sa famille et inculquer de bonnes valeurs à ses trois fils, sur l'ingratitude de son frère cadet Léo, sur la bonté et l'excellence de son plus jeune frère Jonathan, sur l'amour de sa vie la jolie et douce Emma, sur la dévotion et la gentillesse de ses collègues de travail qui deviennent peu à peu des amis et des confidents, puis sur ses enfants également... C'est un récit emprunt de mélancolie, très beau mais aussi très triste parce que l'on va suivre les moments de bonheur comme de peine qui vont marquer sa vie.
Le récit se termine en 2000, le lecteur traverse donc un siècle et ainsi donc les grands événements de cette ère qui vont marquer la vie des Harnring, la première guerre mondiale qui éclate, le krach boursier de 1929, puis la seconde guerre mondiale, mais aussi tous les progrès du XXème siècle, comme l'ouverture des grands magasins qui va pousser Adam à toujours plus se surpasser pour rester dans l'air du temps. Même si je regrette que certains de ces grands événements soient parfois un peu survolés, que l'auteure ne nous donne pas la vision et le ressenti de ceux qui les vivent, j'ai suivi chaque étape de la vie de cette famille avec bonheur, car même si elle connait bien évidemment des drames, c'est un peu comme suivre la vie qu'a pu être celle de nos grands parents finalement. C'est une saga familiale réunie en un seul tome très riche, racontée par un homme honnête et droit qui règne sur les siens avec douceur et bienveillance, mais qui donne également la part belle aux femmes qui sont loin d'être uniquement des épouses modèles et des mères exemplaires.
J'ai adoré en effet la bonté de la douce Emma et son amour pour la littérature et la musique. C'est une toute jeune fille au début du roman, on la voit évoluer, grandir et petit à petit faire chavirer le cœur du jeune Adam. C'est une femme qui malgré sa douceur sait aussi se montrer déterminée et ambitieuse, comme le montre son implication dans les mouvements des suffragettes de l'époque. Comme beaucoup de femmes de la famille Harnring, elle vit avec son temps, s’émancipe, suit l'évolution féminine et met un point d'honneur à profiter des droits nouveaux qui leurs sont peu à peu accordés. Belva Plain aborde notamment le droit de vote, le droit pour elles d'avoir un emploi, de porter des tenues plus courtes moins étouffantes et camouflantes, de faire un enfant seule grâce à la procréation médicalement assistée, de divorcer si bon leur semble, et l'évolution d'une manière générale des mentalités. Comme toutes femmes qui se respectent j'ai été touchée par leur rôle et la place qui leur ont été donné dans ce récit.
C'est au final la gorge serrée mais avec avec un regard bienveillant sur la vie et sur tout ce qu'elle nous offre que j'ai refermé ce livre avec l'impression d'avoir quitté une famille. Malgré les peines parfois causées par certains proches, malgré les trahisons de personnes se déclarant soit disant vos amis, malgré la menace constante de guerres ou de dépressions, malgré les jalousies que notre succès parfois suscite, malgré tous les aléas de la vie, c'est un message de combativité, de sincérité, de respect des autres mais aussi des valeurs familiales, d'optimisme et de satisfaction de ce que nous avons accompli et non de fatalité que l'auteure nous transmet à travers ce récit et ces personnages si touchants. Un roman qui m'a énormément touché et que je n'aurais pas voulu terminer.
Pour conclure:
Les saison du bonheur est une fresque familiale touchante que l'on suit à travers tout le XXème siècle. Des grandes avancées industrielles à l'émancipation des femmes en passant par les deux grandes guerres et le krach de 1929, c'est un récit passionnant porté par des personnages très unis, combatifs et modernes auxquels il est difficile de ne pas s'attacher.Ma note: 17/20.