Un autre Brooklyn.Jacqueline Woodson.Editions Stock.161 pages.En librairie depuis le 3 janvier 2018.Résumé:« La première fois que j’ai vu Sylvia, Angela et Gigi, ce fut au cours de cet été-là. Elles marchaient dans notre rue, en short et débardeur, bras dessus bras dessous, têtes rejetées en arrière, secouées de rire. Je les ai suivies du regard jusqu’à ce qu’elles disparaissent, me demandant qui elles étaient, comment elles s’y étaient prises pour… devenir. »
Mon avis:Un autre Brooklyn faisait partie des romans de la rentrée littéraire 2018 qui me faisait le plus envie, notamment parce que l'intrigue se déroule à Brooklyn dans les années 1970 avec en son centre quatre jeunes filles noires. Je remercie donc les Editions Stock pour l'envoi de ce titre.
Cette histoire nous est racontée par Augustus trentenaire qui revient à Brooklyn à la mort de son père, un quartier où elle avait immigré avec lui et son petit frère dans les années 1970 en pleine guerre du Vietnam. Cette dure épreuve va faire remonter à la surface les souvenirs qu'elle garde de cette époque insouciante qu'elle a vécu au côté de ses trois amies Gigi, Angela et Sylvia, mais aussi les drames dont elle a été témoin durant sa jeunesse. C'est un roman qui pose à mon sens deux grandes questions: Comment vivre dans une ville inconnue et à une époque où les noirs sont mal perçus ? Comment se construire sans figure maternelle ? Jacqueline Woodson retranscrit à merveille le Brooklyn des seventies dans tout ce qu'il a de plus libérateur et prometteur, mais dans tout ce qu'il a de plus dangereux également, drogue, prostitution, assassinats, viols, attouchements sexuels, extrême pauvreté de certaines familles... C'est au milieu de tous ces dangers que les quatre jeunes filles ont grandi, ont fait leurs premières expériences et ont vécu des épreuves difficiles aussi. C'est un récit assez touchant sur la recherche de soi, sur le passage progressif à l'âge adulte et toutes les difficultés que cela engendre. D'autant plus qu'Augustus doit vivre avec un manque énorme celui de sa mère dont elle ignore tout. C'est une jeune fille qui se pose beaucoup de questions car elle ne sait pas ce qui lui est arrivé et surtout pourquoi elle n'est pas venue habiter à Brooklyn avec eux. C'est un personnage que j'ai beaucoup aimé parce que malgré le vide immense qu'elle ressent au fond d'elle elle garde toujours l'espoir de la revoir. Elle entretient également une très belle complicité avec son petit frère qu'elle protège du mieux qu'elle peut, j'ai trouvé cette relation fraternelle magnifique et très émouvante. Le père cependant n'est pas très présent je trouve dans le roman, ce qui s'explique sans doute parce qu'il a choisi de faire le deuil de sa femme à sa manière en se plongeant dans la religion qui est je pense pour lui et pour beaucoup d'autres synonyme de réconfort, notamment pour ceux qui ont perdu un proche à la guerre. C'est un personnage que j'ai quand même apprécié parce qu'il semble parfois désemparé, il ne sait pas finalement comment aborder le sujet avec ses enfants, comment leur expliquer et justifier l’absence de leur mère, et parce qu'il se bat au quotidien pour qu'ils aient une vie descente et qu'ils ne manquent de rien. C'est un homme avec des valeurs qui ne s'abaisse pas au vol comme on peut le voir lors des pillages qui sévissent à cette époque, qui n'a pas honte de sa couleur de peau comme certains parents qui les regardent de haut, et j'ai ressenti beaucoup de respect pour cela.C'est un récit pourtant qui est écrit d'une manière particulière, la plume de Jacqueline Woodson est assez décousue, on passe d'une pensée à une autre sans qu'il y ait de véritables liens et sans que l'auteure développe entièrement parfois les événements qu'elle évoque. Il m'a donc fallu un moment pour m'adapter à cette façon d'écrire qui à mon sens a des répercussions sur l'émotion procurée par ce qui nous est raconté. C'est un très beau roman mais je pense que s'il avait été écrit d'une autre façon j'aurais pu être davantage touchée.Pour conclure:Un très beau récit écrit d'une manière assez décousue certes, mais qui pour ma part a su me toucher notamment parce qu'il nous montre à travers les souvenirs d'Augustus qui y a passé son enfance un Brooklyn très différent de celui que l'on connait aujourd'hui, un Brooklyn sombre et menaçant rythmé par la drogue, les viols et les meurtres. Un texte poignant sur les liens amicaux très forts, les souvenirs de jeunesse avec ces moments de bonheur comme ces drames, la construction de soi et surtout l'espoir d'un avenir meilleur.
Ma note: 15/20.
Mon avis:Un autre Brooklyn faisait partie des romans de la rentrée littéraire 2018 qui me faisait le plus envie, notamment parce que l'intrigue se déroule à Brooklyn dans les années 1970 avec en son centre quatre jeunes filles noires. Je remercie donc les Editions Stock pour l'envoi de ce titre.
Cette histoire nous est racontée par Augustus trentenaire qui revient à Brooklyn à la mort de son père, un quartier où elle avait immigré avec lui et son petit frère dans les années 1970 en pleine guerre du Vietnam. Cette dure épreuve va faire remonter à la surface les souvenirs qu'elle garde de cette époque insouciante qu'elle a vécu au côté de ses trois amies Gigi, Angela et Sylvia, mais aussi les drames dont elle a été témoin durant sa jeunesse. C'est un roman qui pose à mon sens deux grandes questions: Comment vivre dans une ville inconnue et à une époque où les noirs sont mal perçus ? Comment se construire sans figure maternelle ? Jacqueline Woodson retranscrit à merveille le Brooklyn des seventies dans tout ce qu'il a de plus libérateur et prometteur, mais dans tout ce qu'il a de plus dangereux également, drogue, prostitution, assassinats, viols, attouchements sexuels, extrême pauvreté de certaines familles... C'est au milieu de tous ces dangers que les quatre jeunes filles ont grandi, ont fait leurs premières expériences et ont vécu des épreuves difficiles aussi. C'est un récit assez touchant sur la recherche de soi, sur le passage progressif à l'âge adulte et toutes les difficultés que cela engendre. D'autant plus qu'Augustus doit vivre avec un manque énorme celui de sa mère dont elle ignore tout. C'est une jeune fille qui se pose beaucoup de questions car elle ne sait pas ce qui lui est arrivé et surtout pourquoi elle n'est pas venue habiter à Brooklyn avec eux. C'est un personnage que j'ai beaucoup aimé parce que malgré le vide immense qu'elle ressent au fond d'elle elle garde toujours l'espoir de la revoir. Elle entretient également une très belle complicité avec son petit frère qu'elle protège du mieux qu'elle peut, j'ai trouvé cette relation fraternelle magnifique et très émouvante. Le père cependant n'est pas très présent je trouve dans le roman, ce qui s'explique sans doute parce qu'il a choisi de faire le deuil de sa femme à sa manière en se plongeant dans la religion qui est je pense pour lui et pour beaucoup d'autres synonyme de réconfort, notamment pour ceux qui ont perdu un proche à la guerre. C'est un personnage que j'ai quand même apprécié parce qu'il semble parfois désemparé, il ne sait pas finalement comment aborder le sujet avec ses enfants, comment leur expliquer et justifier l’absence de leur mère, et parce qu'il se bat au quotidien pour qu'ils aient une vie descente et qu'ils ne manquent de rien. C'est un homme avec des valeurs qui ne s'abaisse pas au vol comme on peut le voir lors des pillages qui sévissent à cette époque, qui n'a pas honte de sa couleur de peau comme certains parents qui les regardent de haut, et j'ai ressenti beaucoup de respect pour cela.C'est un récit pourtant qui est écrit d'une manière particulière, la plume de Jacqueline Woodson est assez décousue, on passe d'une pensée à une autre sans qu'il y ait de véritables liens et sans que l'auteure développe entièrement parfois les événements qu'elle évoque. Il m'a donc fallu un moment pour m'adapter à cette façon d'écrire qui à mon sens a des répercussions sur l'émotion procurée par ce qui nous est raconté. C'est un très beau roman mais je pense que s'il avait été écrit d'une autre façon j'aurais pu être davantage touchée.Pour conclure:Un très beau récit écrit d'une manière assez décousue certes, mais qui pour ma part a su me toucher notamment parce qu'il nous montre à travers les souvenirs d'Augustus qui y a passé son enfance un Brooklyn très différent de celui que l'on connait aujourd'hui, un Brooklyn sombre et menaçant rythmé par la drogue, les viols et les meurtres. Un texte poignant sur les liens amicaux très forts, les souvenirs de jeunesse avec ces moments de bonheur comme ces drames, la construction de soi et surtout l'espoir d'un avenir meilleur.
Ma note: 15/20.