Parution : 23/10/2013
Nombre de pages : 496
Genre : biographie
L'auteur :
Natif d'Italie, Carlo Jansiti est écrivain et journaliste. L'auteur qui s'est installé à Paris depuis 1986 est le responsable du Fonds Violette Leduc à l'Institut Mémoires de l'Edition Contemporaine.
Quatrième de couverture :
Maurice Sachs lui "ordonna" d'écrire, Simone de Beauvoir la découvrit en 1945, Albert Camus la publia l'année suivante. Admirée par Cocteau, Genet, Jouhandeau et Sartre, Violette Leduc (1907-1972) est une figure des plus singulières de la littérature française du XXe siècle.Si ses premiers livres conquirent un cercle d'admirateurs fervents, ils ne touchèrent pas le grand public. Pendant vingt ans, Violette Leduc fut "un désert qui monologue". Ce n'est qu'en 1964, à la parution de La Bâtarde, récit autobiographique lancé par une élogieuse préface de Simone de Beauvoir, qu'elle sortit brutalement de l'ombre. Violette Leduc racontait sa vie sans fausse pudeur : bâtarde, laide, pauvre, amoureuse de femmes, d'homosexuels, voleuse à l'étalage et trafiquante au marché noir... Le succès de scandale de La Bâtarde, la personnalité pittoresque et attachante de l'auteur finirent pas masquer l'immense écrivain.Son esprit était trop libre pour ne pas choquer. Violette Leduc a traversé le siècle en défiant conventions et tabous avec une originalité, une hardiesse de ton encore aujourd'hui surprenantes.Grâce à de nombreux témoignages, et à une documentation inédite exceptionnelle, cette biographie retrace la vie parallèle de l'auteur de La Bâtarde, révèle les omissions et le travestissement, éclaire d'une lumière nouvelle et inattendue cette "sincérité intrépide" saluée par Simone de Beauvoir. Elle rend justice à un écrivain à redécouvrir.
Mon avis :
« Je m'en irai comme je suis arrivée. Intacte, chargée de mes défauts qui m'ont torturée.J'aurais voulu naître statue, je suis une limace sous mon fumier. »
Femme de lettres atypique admise dans le sérail des plus grands auteurs du 20ème siècle, Violette Leduc fut découverte par Simone De Beauvoir. Cette dernière, littéralement subjuguée par la plume de celle qu'elle surnommait "la femme laide", décida de la prendre sous son aile et lui apporta son soutien jusqu'à sa mort. Percevant le potentiel de Violette, elle l'encouragea à se consacrer à l'écriture et lui versa même une allocation mensuelle (équivalente à 600 euros de notre monnaie actuelle) quinze ans durant, jusqu'à ce que cette dernière rencontre enfin le succès en 1964 avec son roman à scandale La bâtarde. Fille d'une domestique, Violette Leduc souffrit toute sa vie de son enfance miséreuse, de son physique ingrat et du rejet paternel. Puisant dans ses carences pour alimenter son oeuvre, la majorité des romans de l'auteure furent d'inspiration autobiographique. Indomptable, affamée d'amour, ambiguë et cultivant le goût de la provocation, cette dernière n'hésita pas à coucher sur papier ses amours saphiques et à parler de ses vols à l'étalage ou de ses activités de trafiquante au marché noir. Si elle choqua parfois ses contemporains par ses actes délictueux et son absence de tabous, elle fût cependant saluée par ses pairs pour la singularité et la beauté de son oeuvre.
Passionné par les écrits de Violette Leduc dont il dit qu'ils ont modifié le cours de sa vie en lui permettant de balayer les préjugés qui le brisaient, Carlo Jansiti est également le responsable du Fonds Violette Leduc. Fruit d'une considérable recherche bibliographique et émaillé d'interviews de proches et de personnalités du monde des lettres qui pour la plupart n'ont pas hésité à mettre leurs archives à la disposition du biographe ainsi que d'extraits d'échanges épistolaires et de passages marquants de ses romans, Carlo Jansiti nous livre un témoignage dense et exceptionnel sur cette écrivaine d'avant-garde à la plume nourrie par la douleur et la soif d'amour. Laissons le mot de la fin à Jean Cocteau qui disait d'elle : « Violette Leduc ne fait pas ce qui se fait mais ce qui se fera. C'est le secret et le martyrologue des vrais artistes. »