Hélène, 35 ans, française, vit en Russie avec son amoureux Anton. Aliocha, 20 ans, doit quitter tout ce qu’il connaît pour la conscription et ce qu’elle promet de violence et de brutalité, à l’autre bout de la Russie.
Mais Hélène ne s’y retrouve pas dans cette nouvelle vie. Sur un coup de tête, elle déserte l’appartement et fonce vers la gare, prend un billet au hasard et monte dans le Transsibérien.
Aliocha quant à lui n’a pas eu le choix, c’est en soldat et sous bonne escorte qu’il monte dans le train, pour une caserne de Sibérie. Soumis au bizutage dans les wagons, il cherche une échappatoire.
C’est lors d’une première tentative de fuite qu’il croise Hélène. Par un hasard de circonstances, elle lui offre le refuge de son compartiment. Dans ce huis-clos, avec quelques gestes puisqu’ils ne peuvent échanger de mots, leur détresse commune les rapprochent. Aliocha s’offre un moment de répit tandis qu’Hélène s’évade en pensée, troublée par cette présence.
Arriveront-ils au bout de la ligne, au bout de leur quête ?
Ce petit roman m’a bien plu. D’une lecture facile et rapide, on pénètre dans l’intimité de deux personnages oppressés par un sentiment d’urgence et par le danger d’être rattrapés. On vit avec eux quelques moments intenses, de violence contenue, de besoin de se retrouver, de soif de liberté. Peu de mouvement dans ce livre, c’est davantage une étude des sentiments, des frustrations et des désirs qui nous est proposée par l’auteure, dans une écriture facile d’accès et pourtant révélatrice d’une grande dextérité à transmettre les émotions.
C’est cette capacité que j’avais déjà aimé à la lecture de Réparer les vivants précédemment.
Maylis de Kerangal est une auteure française née en 1967.
Tangente vers l’est a été publié chez Gallimard en janvier 2012 (11,50€).