Je suis soulagée! Pour une fois, je risque d’être raisonnable. Les romans québécois et canadiens qui me font de l’oeil en cette rentrée sont peu nombreux. Voici ceux que je ne veux pas manquer. Et là-dessus, j’ai déjà lu Hôtel Lonely Heart d’Heather O’Neill (billet à venir) et je lis présentement Marx et la poupée de Maryam Madjidi (je sais que l’auteure est française, mais comme le roman paraît au Québec, ça compte, non?). En somme, tout est pour le mieux... Il y bien un nouveau roman de Marie-Claire Blais, un de Dany Laferrière, un de Sylvie Drapeau. Mais ceux-là, je les laisse à d’autres.
FOUDROYÉE – GRACE O’CONNELL – BORÉALÀ trente ans, Veda mène une existence rangée, presque monotone: un emploi stable dans un cabinet d’audiologie, une famille aimante, des amis de longue date. Mais il y a aussi ce frère, Conrad, avec qui elle a tout partagé, des bonheurs de l’enfance aux drames, petits et grands, de l’adolescence. Ce frère dont elle maquille les blessures pour cacher aux yeux du monde qu’il s’est battu, encore une fois, encore plus fort. Ce frère qui, après une énième bagarre, la force à recommencer sa vie loin de Vancouver. Elle s’installe à New York, chez ses vieux amis Al et Marie. Oscillant entre l’espoir et le désarroi, elle parcourt les rues anonymes de la ville jusqu’au jour où surgit, dans la chaleur étouffante d’un autobus bondé, un jeune homme au visage d’ange qui attire son regard. C’est alors qu’elle constate que, sous ses lourds vêtements, il cache une arme. Il s’appelle Peter et il ordonne à Veda et aux autres passagers de peindre en noir les vitres du bus. Prise en otage, Veda se retrouve dans une situation où tout peut basculer à chaque instant. Elle sera ainsi amenée à s’interroger sur ce qu’elle sait d’elle-même et sur la nature de la peur. Roman au suspense haletant et à la prose étonnamment vive, Foudroyée nous parle de violence, de l’attrait et de l’horreur qu’elle exerce sur nous. Grace O’Connell nous parle aussi d’amour, de loyauté, d’amitié et d’une jeune femme qui découvre en elle une forme de courage qu’elle n’aurait jamais cru posséder.
MARDI COMME MARDI – MICHÈLE NICOLE PROVENCHER – LA MÈCHE
Michèle Melançon est une enfant éparpillée, maladroite, turbulente… mais très attachante. À l’âge de 9 ans, elle apprend que sa mère est gravement malade du cancer. Au décès de cette dernière, Michèle est confiée à des tuteurs, les Boivin. Des jours ternes se dessinent pour la jeune fille naïve. Les Boivin ont des manières dures, qui auraient brisé bien des élans. Mais c’était sans compter la formidable force de vivre de Michèle! Des années plus tard, au lendemain d’une rupture amoureuse, elle revient sur son passé, son enfance rose-grise et ses rapports familiaux difficiles. À travers une mosaïque d’épisodes lumineux et grinçants tout à la fois, on découvrira le parcours inspirant, touchant et hilarant d’une femme à la personnalité hors du commun.MARX ET LA POUPÉE – MARYAM MADJIDI – HÉLIOTHROPEJ’attendais la parution en poche de ce roman repéré chez Laeti et Delphine, originellement publié au Nouvel Attila. Les éditions Héliothrope ont eu la bonne idée de le publier au Québec habillé d’une très jolie couverture.
Depuis le ventre de sa mère, Maryam vit de front les premières heures de la révolution iranienne. Six ans plus tard, elle rejoint avec sa mère son père en exil à Paris. À travers les souvenirs de ses premières années, Maryam raconte l’abandon du pays, l’éloignement de sa famille, la perte de ses jouets – donnés aux enfants de Téhéran sous l’injonction de ses parents communistes –, l’effacement progressif du persan au profit du français, qu’elle va tour à tour rejeter, puis adopter frénétiquement. Dans ce récit, qui peut être lu comme une fable ou un journal, Maryam Madjidi raconte avec humour et tendresse les racines en tant que fardeau, rempart, moyen de socialisation, et même arme de séduction massive.
UN MAL TERRIBLE SE PRÉPARE – LAURENT LUSSIER – LA MÈCHE
Un mal terrible se prépare marque l’arrivée d’une voix singulière dans la littérature québécoise. D’une redoutable originalité, le premier livre de Laurent Lussier est un anti-roman d’aventures truffé de péripéties picaresques et d’humour absurde. Tant les amateurs de Bob Morane que ceux des romans philosophiques du Siècle des lumières seront ravis par cette histoire brillante et accessible à tous. Un mal terrible se prépare met en scène un héros en quête d’expériences, qui rejoint les membres d’une équipe dédiée au sauvetage des animaux malades dans la forêt laurentienne. Des événements étranges et inexpliqués se produisent. Sur les sentiers de ce Candide contemporain: des tortues et des chauve-souris agonisantes, des enfants qui chantent, de belles nuits étoilées, un chimiste dangereux et des digressions philosophiques qui révèlent les désirs des hommes, ces vulnérables et attachantes créatures!
Entre récit illustré de photographies et biographie romancée, Créatures du hasard retrace le quotidien d’une enfant de neuf ans, quelque part dans les années quatre-vingt-dix, au coeur d’un quartier populaire d’Amérique du Sud. Les femmes de sa famille vivent en marge de la société. La petite les observe et veut prendre part à leurs activités: Léo, son arrière-grand-mère, joue à la loterie, sa grand-mère Régina mise à la roulette, alors que sa mère préfère les machines à sous de la taverne du coin.
Et toi, y a-t-il des romans de la rentrée québécoise qui te font de l’oeil?