Il n'y a pas Internet au paradis

Par Violaine


Détails :
Auteur : Gaëlle Pingault
Nombre de pages : 224
Editions : du Jasmin
Genre : Contemporain
Résumé :
La trentaine et tout pour être heureux, Alex et Aliénor s'aiment, envisagent de faire un enfant ou deux, et de partir vivre à la campagne, un jour. Mais la Grande Entreprise en a décidé autrement, à coups de réorganisations et de gestion cruelle de la ressource humaine. Nouvelle idole réclamant le prix du sang, elle a ses prêtres et ses victimes expiatoires qui, ne sachant plus comment lutter, abandonnent.
Entre chagrin et souvenirs, la colère d'Aliénor monte, contre l'entreprise, mais aussi contre Alex, à qui elle n'a pas suffi pour continuer à vivre, et contre elle-même, qui n'a rien vu avant qu'il soit trop tard. Et puis le deuil se fait, Aliénor commence une existence nouvelle, un peu hésitante, un peu bancale. Une seule certitude : face à l'adversaire, il ne faut pas plier.
Sur cette trame sombre, Gaëlle Pingault dessine une renaissance. Son écriture enlevée réussit à tenir à distance la cruauté du monde et des entités déshumanisées pour laisser à l'individu, seul grain de sable capable de gripper la machine, la liberté de revendiquer son paradis dans cette vie.

Mon avis :
Nouvelle découverte des 68 premières fois et pas des moindres !
Le thème du livre ne peut pas être plus contemporain que celui-ci : les conditions de travail !
Il ne m'en fallait pas plus pour savoir que cette lecture me plairait. Je me sentais concernée par le sujet parce qu'on aspire tous à vivre au mieux et à gérer nos vies personnelles et professionnelles en harmonie avec nos convictions.
Que se passe t'il quand celles-ci ne sont pas entendues, respectées ? Et qu'à l'inverse on vous demande toujours de prouver que vous avez votre place, que sinon c'est pas grave on trouvera mieux que vous...

Gaëlle Pingault décrit ces situations au travers de Alex et Aliénor. Le roman s'attache surtout à Aliénor puisqu'elle doit faire face au deuil d'Alex. Nous la suivons dans son parcours passant tour à tour de la tristesse à la colère. Et puis un jour, le déclic !

Ce roman, malgré le sujet et les émotions parfois difficiles à vivre, est écrit avec une pointe d'ironie et de plus en plus avec optimisme pour arriver à la fin en se disant que finalement ce livre restera percutant mais également une belle leçon de vie !Je comprends la douleur, la colère, le désespoir aussi ou encore la lassitude d'Aliénor face à la mort de son amour et ce qui m'a plu en elle aussi c'est sa capacité à rebondir et à devenir résiliente ! Pas facile tout ça mais elle a su accepter chaque étape pour que ce moment douloureux de sa vie lui donne la force de continuer et de vivre.Gaëlle Pingault m'a émue et m'a aussi fait parfois sourire car certaines situations sont assez comiques, face au directeur par exemple. J'ai trouvé son écriture particulièrement franche et directe. Pas besoin de passer par 4 chemins pour nous emmener voir ailleurs si la vie est plus belle !Et sa puissance dans l'écriture est passée notamment dans les traits de son personnage central Aliénor. Une lecture coup de cœur dans cette sélection de septembre 2017 des 68 premières fois !Une auteure à suivre assurément ! 


Quelques infos sur l'auteur

Bretonne d'origine, Gaëlle Pingault est orthophoniste et écrit depuis une dizaine années, des romans essentiellement mais aussi de la poésie. Elle vit aujourd'hui en région parisienne.

Son blog : http://gaellepingault.blogspot.fr/