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Après avoir dévoré et adoré « La maîtresse des Quatre-vents », j’ai couru à la librairie pour acheter l’autre roman de Robin Lee Hatcher qui était disponible. En achetant « La maîtresse des Quatre-vents », j’avais hésité à le prendre, mais le résumé me rappelait un peu trop « Autant en emporte le vent », malheureusement « La bonne fortune d’Élisabeth Wellington » n’était plus en rayon.
– Ah ! Vous voilà ma chérie ! s’exclame David à l’adresse de sa jeune femme qui vient de pénétrer dans le salon.
– Pardonnez-moi de vous avoir fait attendre, s’excuse Ellen d’un ton léger, en déposant un baiser sur sa joue. Je suis ravie de faire enfin la connaissance de votre fils. Mais en reconnaissant la haute silhouette qui se lève à son approche, elle sent son calme voler en éclats.
– William, voici ma femme, poursuit David, sans remarquer le silence épouvanté d’Ellen. En toute autre circonstance, elle aurait admiré la suprême aisance et la courtoisie de l’homme qui s’incline devant elle. Pourtant pas de doute : ces yeux fauves, ces cheveux dorés appartiennent bien à l’étranger qu’elle a rencontré près de la rivière. Et dont elle sent encore les lèvres brûlantes sur sa gorge…
– Je suis heureux de vous être enfin présenté, madame, dit-il d’une voix grave et légèrement ironique. Mais peut-être dois-je plutôt vous appeler » mère » ?
Ellen est une belle du sud de 17 ans forcée dans un mariage par son frère afin d’éponger les dettes familiales. Elle épouse David, un Yankee, qui a toujours rêvé de faire partie de la bourgeoisie du Sud. Mais les racines ne s’effacent jamais. Ellen est le seul moyen pour lui d’obtenir ses lettres de noblesse. Ellen essaie d’être heureuse dans ce mariage sans passion. David est plus un père pour elle qui va la faire grandir plutôt qu’un mari. Elle découvre la passion dans les bras d’un inconnu qui se révèle être son beau-fils. Leur amour est impossible et la guerre de Sécession se déclare, plus rien ne sera jamais plus pareil.
Ellen est une jeune fille capricieuse qui m’a fortement rappelé Scarlett O’Hara dans ses meilleurs moments. Elle n’est pas aussi pénible, mais j’ai eu à plusieurs reprises envie de lui donner une bonne paire de claques. Heureusement, Ellen est un personnage qui évolue, elle est fidèle à ses amis et son mari. Ce n’est qu’après la mort de ce dernier qu’elle va donner une chance à William, son beau-fils. Ellen donne parfois sa confiance à la mauvaise personne, et elle prête l’oreille à des paroles sans connaître le contexte. Il n’y a pas pire pour m’énerver qu’un quiproquo mal amené, car avec le contexte historique de la guerre tout pouvait arriver aux héros. Les personnages pouvaient être séparés par la guerre, par le fait qu’Ellen est une belle du Sud et William, un Yankee. Tout les différencie, mais comme le dit le proverbe, les opposés s’attirent.
William est un personnage qu’on voit peu au final puisqu’il est à des milliers de kilomètres d’Ellen sur le front nordiste. Pourtant, il n’est pas difficile de s’attacher à cet homme qui va toujours essayer de prendre soin d’Ellen et sa famille.
« Les orages du Sud » est un condensé d’Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell. Robin Lee Hatcher s’est borné à romancer la vie d’Ellen plutôt qu’à raconter de manière descriptive les faits historiques. Si vous aviez trouvé « Autant en emporte le vent » trop long, vous pourriez aimer cette romance. Dans le cas contraire, vous risquez comme moi d’être légèrement déçu.
La plume de Robin Lee Hatcher est toujours aussi addictive. Je n’ai fait qu’une bouchée de cette romance historique, toutefois « La maîtresse des Quatre-vents » est bien meilleure à mon goût.