Éditeur : Ki-oon
Langue : Français
Résumé :
Quand la mort s’invite au royaume des immortels…
L’immortalité est ce qui différencie l’homme de l’animal. Depuis cette évolution majeure, chaque être humain est capable de ressusciter en quelques secondes, en pleine possession de ses moyens et avec son apparence initiale, quelles que soient les blessures subies. Avec ça, une balle dans la tête suivie d’une résurrection est souvent le remède le plus expéditif pour guérir d’un simple rhume !
Mais cet état des choses est menacé par l’expansion d’un terrible fléau : le RDS, ou Resurrection Deficit Syndrom. Toute personne infectée perd à jamais sa capacité de régénération ! Il n’existe pas de vaccin, et les informations sur l’origine du mal sont rares… Tout ce qu’on sait, c’est que la transmission se fait par des vecteurs, des agents déjà mortels. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Mystère ! Ils ont l’apparence des humains, parlent comme des humains, et se fondent dans la masse…
Mon avis
Lorsque j’ai vu la couverture du tome 1 pour la première fois, je me suis dit que ce manga n’était pas pour moi. Oui, je sais, on ne juge pas un livre à sa couverture. Et pourtant je l’ai fait, à tort, pensant être encore face à un de ces nombreux « survival game » où les écolières portent des armes plus grosses qu’elles. C’est alors que mon libraire, que j’adore mais que mon porte-feuille déteste, est intervenu et m’a convaincu d’essayer.
D’abord sceptique face à l’héroïne, dont le design et le caractère me paraissaient banales, j’ai finalement été intriguée par l’aura de mystère qu’elle dégage ainsi que par sa détermination. Au fil des pages, je me suis surprise à me poser toujours plus de questions sur elle, sur ses motivations, son entraînement, son passé, etc. En bref, j’avais envie d’en savoir plus sur elle et de la comprendre davantage. Sa présentation est donc une réussite et j’espère vraiment avoir toutes mes réponses dans les prochains tomes.
L’intrigue, quant à elle, est plutôt bien ficelée dans ce premier tome malgré quelques incohérences. Ainsi, dès les premières planches, le lecteur est confronté à un paradoxe de taille : la réaction des personnages face aux blessures « mortelles ». L’univers de cette oeuvre admet en effet que la majorité des humains, à l’exception des Vecteurs, soient « immortels » grâce à leurs capacités de régénération. Il est même précisé dès le début de l’histoire (et dans le synopsis) que les humains ont pris l’habitude de « mourir » pour se guérir d’un simple rhume ! On peut donc se dire qu’une fusillade ne choque plus grand monde, puisque c’est presque un remède médical ! Eh bien non. Ce qui est assez dommage en soi pour la cohérence de l’univers, du moins à mon sens.
Il en va de même pour le sang qui a tendance à disparaître lors des régénérations, même lorsqu’il a été projeté sur des objets ou d’autres personnes. Un phénomène étrange mais qui sera peut-être abordé dans un prochain tome, le phénomène de régénération n’étant pas encore très développé dans ce premier volume, qui s’attarde davantage sur ce qu’est le RDS (Resurrection Deficit Syndrom). Cette maladie, transmise par les Vecteurs, est au cœur de l’intrigue qui oppose, grossièrement, les pro-Vecteurs aux anti-vecteurs. Et c’est là que l’on aborde le point le plus intéressant de l’oeuvre : cette histoire pousse à la réflexion. Les méthodes de chaque camp sont plus que discutables et l’auteur navigue habilement dans un flou moral, où il n’y a ni « bien », ni « mal ».
Pour finir, je dirais que les planches sont extrêmement agréables à lire car très aérées. Les tons clairs dominent lors des scènes les plus calmes, tandis que les tons plus sombres habillent généralement les scènes d’action, sans pour autant les rendre illisibles, ce qui est très agréable.
En bref, un premier tome engageant et agréable à lire qui pose efficacement les bases de l’univers, ainsi que les présentations des protagonistes. La narration est fluide, bien qu’un peu maladroite par moments, ce qui fait qu’une fois le tome débuté, vous aurez du mal à le lâcher avant de le terminer.