Comme tous les dessinateurs du dimanche, j'ai parfois honte de certaines de mes réalisations, et je pense raccrocher définitivement les pinceaux... et puis voilà que me tombe entre les mains la cover de The Silencer #1 signée Romita Jr, et l'espoir renaît. S'il faut faire ça pour pouvoir travailler chez DC Comics, je m'attends à ce que mon téléphone sonne d'un instant à l'autre. Je suis volontairement dur et sarcastique, mais on a déjà vu bien mieux en terme de couverture. Reste alors à dévorer l'intérieur! Il s'agit là de la seconde série lancée par DC Comics et souhaitant mettre en scène la nouvelle génération de héros (New age of heroes). Le récit est centré sur une femme (Honor Guest) qui désire uniquement mener une existence paisible et banale, avec son mari et sa petite fille, mais elle est rattrapée par sa vie précédente, beaucoup plus mouvementée, et aux prises avec des alliés et des adversaires extrêmement dangereux. Cet épisode est scindé en deux parties; tout d'abord sur le parking d'un supermarché, quand Honor fait ses courses avec sa petite gamine, et qu'elle est attaquée par un dénommé Killbox (bonjour la subtilité) qui souhaite la ramener vers son ancienne existence. S'ensuit de l'action, une baston assez convaincante où elle fait étalage de ses étranges pouvoirs, qui font écho à son pseudonyme. Puis c'est la seconde partie avec un vrai faux repas de famille et une invitée de charme et de choc, Talia Al'Gulh elle-même, la fille de Ra's, qui a formé autrefois notre héroïne, et qui est venue la prévenir qu'elle ne pourra pas longtemps se cacher dans l'anonymat.
Le fait est que nous avons déjà lu ce genre de choses un grand nombre de fois, pourtant ça marche bien, l'ensemble est raconté efficacement par Dan Abnett, et donne vraiment envie d'en savoir plus sur la protagoniste de l'histoire. Sans être totalement indispensable, c'est assez émoustillant et prometteur. Reste le dessin de Romita Jr. Encore une fois, ses détracteurs vont s'en donner à cœur joie et les autres vont se frotter les mains. C'est vrai que les scènes en mouvement, l'action, sont retranscrites avec une maîtrise totale de l'abstraction et de la puissance, mais quand il s'agit de donner corps au personnage féminin et son enfant, c'est parfois beaucoup plus délicat. J'ai même entendu certains lever la main et ajouter : immonde! C'est bien entendu grandement exagéré, mais clairement cela gêne un peu la lecture, tout de même. Dommage car j'aime vraiment cet artiste, malgré ce que vous pourriez penser, voire même je l'adore, sur certains titres. Ici nous sommes satisfaits à moitié. Pour autant The Silencer pourrait être une bonne surprise dans les mois à venir.
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