Britta Rostlund est journaliste free-lance pour la presse suédoise, installée à Paris où elle vit depuis des années. C'est le cadre de son dernier roman, inspiré d'une anecdote réelle.
Libres pensées...
Mancebo est épicier au pied de Montmartre. Un jour, une femme lui demande de surveiller son mari, écrivain, qui vit dans l’immeuble face à l’épicerie de Mancebo. Ce dernier s’improvise détective privé, mais alors que son œil s’affûte, il s’avère que c’est certainement son entourage qui cache le plus de secrets.
A la Défense, une jeune femme se retrouve par un concours de circonstances à passer ses journées au dernier étage de la tour Areva, en charge d’une mission étrange consistant à transmettre des emails à un certain Monsieur Bellivier. Rapidement, elle décide de partir à sa recherche pour découvrir son identité.
Le synopsis, tout comme le début du roman, sont très intriguants, et donnent envie d’en savoir plus, de s’engager dans la lecture. Malheureusement, la progression du récit se révèle très erratique, si bien qu’en dépit d’une dernière partie très réussie, qui ressuscite l’intérêt du lecteur, il faut pour y parvenir franchir l’obstacle de 200 pages assez peu palpitantes, dans lesquelles on a le sentiment de se perdre.
Cette progression inégale du récit vient selon moi de ce que l’activité des deux protagonistes consiste principalement à attendre, si bien que l'on se retrouve pris d’ennui, sans que les rebondissements soient suffisamment étayés pour donner le sentiment d’avancer.
Pourtant, ces personnages sont sympathiques, sans toutefois être particulièrement attachants. En revanche, parmi la galerie des personnages secondaires, la plupart sont en fin de compte relativement fades, on ne s’intéresse pas vraiment à leur sort et leur personnalité ne suscite pas la curiosité, qu’il s’agisse de Tariq (le cousin de Mancebo), de Fatima (la femme de Mancebo), de l’écrivain Ted Baker ou même de Monsieur Caro ou de Monsieur Bellivier, qui ressemble à une entité lointaine désincarnée.
L’écriture, à mon sens assez impersonnelle, ne permet pas de créer rapidement une proximité avec les protagonistes, et s’enlise par moment, conduisant le lecteur à « décrocher ».
In fine, alors que les ingrédients de l’histoire semblent efficaces pour capter l’attention, et en dépit d'une issue intéressante, les développements sont fastidieux et découragent la lecture. Dommage !
Pour vous si...
Morceaux choisis
"Mais la vérité, c'est qu'il n'y a pas de "vrai" Paris. La ville est schizophrène. Pour la découvrir, mieux vaut encore s'asseoir sur un de ses bancs. Rien de tel pour y observer ces millions d'êtres humains à la recherche d'une place dans l'existence."
"_A mon avis, le sens profond de la mission, c'est que nous exerçons tous des métiers dépourvus de sens. En réalité nous sommes tous les employés de Monsieur Bellivier."
Note finale2/5(pas mal)
Libres pensées...
Mancebo est épicier au pied de Montmartre. Un jour, une femme lui demande de surveiller son mari, écrivain, qui vit dans l’immeuble face à l’épicerie de Mancebo. Ce dernier s’improvise détective privé, mais alors que son œil s’affûte, il s’avère que c’est certainement son entourage qui cache le plus de secrets.
A la Défense, une jeune femme se retrouve par un concours de circonstances à passer ses journées au dernier étage de la tour Areva, en charge d’une mission étrange consistant à transmettre des emails à un certain Monsieur Bellivier. Rapidement, elle décide de partir à sa recherche pour découvrir son identité.
Le synopsis, tout comme le début du roman, sont très intriguants, et donnent envie d’en savoir plus, de s’engager dans la lecture. Malheureusement, la progression du récit se révèle très erratique, si bien qu’en dépit d’une dernière partie très réussie, qui ressuscite l’intérêt du lecteur, il faut pour y parvenir franchir l’obstacle de 200 pages assez peu palpitantes, dans lesquelles on a le sentiment de se perdre.
Cette progression inégale du récit vient selon moi de ce que l’activité des deux protagonistes consiste principalement à attendre, si bien que l'on se retrouve pris d’ennui, sans que les rebondissements soient suffisamment étayés pour donner le sentiment d’avancer.
Pourtant, ces personnages sont sympathiques, sans toutefois être particulièrement attachants. En revanche, parmi la galerie des personnages secondaires, la plupart sont en fin de compte relativement fades, on ne s’intéresse pas vraiment à leur sort et leur personnalité ne suscite pas la curiosité, qu’il s’agisse de Tariq (le cousin de Mancebo), de Fatima (la femme de Mancebo), de l’écrivain Ted Baker ou même de Monsieur Caro ou de Monsieur Bellivier, qui ressemble à une entité lointaine désincarnée.
L’écriture, à mon sens assez impersonnelle, ne permet pas de créer rapidement une proximité avec les protagonistes, et s’enlise par moment, conduisant le lecteur à « décrocher ».
In fine, alors que les ingrédients de l’histoire semblent efficaces pour capter l’attention, et en dépit d'une issue intéressante, les développements sont fastidieux et découragent la lecture. Dommage !
Pour vous si...
- Vous aimez le regard que les étrangers peuvent porter sur Paris.
Morceaux choisis
"Mais la vérité, c'est qu'il n'y a pas de "vrai" Paris. La ville est schizophrène. Pour la découvrir, mieux vaut encore s'asseoir sur un de ses bancs. Rien de tel pour y observer ces millions d'êtres humains à la recherche d'une place dans l'existence."
"_A mon avis, le sens profond de la mission, c'est que nous exerçons tous des métiers dépourvus de sens. En réalité nous sommes tous les employés de Monsieur Bellivier."
Note finale2/5(pas mal)