Odile d’Oultremont
Les éditions de l’Observatoire
Janvier 2018
216 pages
Adrien et Louise s’aiment mais la maladie va s’immiscer dans leur vie. Ça a l’air plombant, dit comme ça, et pourtant !
Fantaisie, c’est le premier mot qui vient à l’esprit lorsqu’on veut parler de ce roman. Cette histoire est insolite parce qu’elle fait rimer maladie avec petit grain de folie, et parce qu’elle présente le travail d’Adrien comme une visite en Absurdie. C’est un roman qui ne cesse d’étonner.
Il y a un peu de Boris Vian dans ce roman-là, et bien plus que dans celui de Bourdeault (En attendant Bojangles) que je n’avais pas vraiment aimé parce que, d’après moi, l’écriture n’était pas à la hauteur du propos. Dans Les déraisons, il y a, avant tout, une langue à la musique particulière. Le style est enlevé, relevé, pimenté, l’auteur a le sens de la formule, sait user sans abuser de la métaphore originale, sait manier les mots et les phrases. Une virtuosité qui donne à ce roman un petit air bien à lui.
Et puis, la construction sert l’histoire avec brio grâce à l’insertion d’un procès auquel on ne comprend goutte au début mais qui, très rapidement, éclaire le propos. L’absurdité des situations se mêlant à la loufoquerie des personnages, on vit, à la lecture de ce roman, une expérience romanesque intense.
C’est un roman qui donne envie de croquer la vie comme Louise, de ne pas se prendre au sérieux, de détourner le quotidien au profit de l’imagination.
C’est bon, ça se déguste, alors, n’hésitez pas, si vous ne l’avez pas encore lu, sautez sur ce roman !
Merci à Masse critique pour cette découverte.