La Dernière confidence d'Hugo Mendoza de Joaquin Camps,
Publié aux éditions Presses de la Cité,
Malgré les menaces de la mafia russe à qui il doit de l'argent et les accusations de viol formulées à son encontre par l'une de ses étudiantes, le séduisant professeur de littérature Victor Vega accepte une proposition insolite : découvrir pourquoi, chaque 3 décembre, la veuve du célèbre écrivain Hugo Mendoza reçoit sous pli anonyme un nouveau manuscrit de son défunt mari.
Épaulé par Paloma, mathématicienne obèse férue de poésie et d'humour graveleux, Santa Tecla, bonne soeur diplômée en informatique, et une femme à la beauté énigmatique dont il tombe éperdument amoureux, Victor s'engouffre dans une enquête baroque et échevelée, jalonnée de secrets de famille, de trahisons et d'usurpations d'identité.
Merci aux éditions Presses de la Cité pour m'avoir permis de découvrir ce roman qui m'aura tenue en haleine une semaine. Pour un premier roman, Joaquin Camps s'en sort très très bien. Avec audace, il propose une intrigue centrée autour de la littérature car en effet, ce sont ici les livres, les œuvres d'un homme trop tôt disparu qui sont l'enjeu de ce roman.
Victor Vega, professeur à l'université de Valence, est contacté par Ana, la veuve d'Hugo Mendoza. Ce dernier a disparu mystérieusement quelques années plus tôt, laissant une œuvre littéraire somptueuse. Ana est troublée. Alors que son époux est mort, elle reçoit chaque 23 novembre un nouveau manuscrit. Qui l'envoie? Hugo est-il bien mort? Pourquoi ces manuscrits réapparaissent-ils? Dans quel but? Victor, spécialiste de l'œuvre de Mendoza, va mener l'enquête.
J'ai adoré l'enquête menée par Victor Vega, un anti-héros complet qui mène une vie de " raté ". Ruiné, divorcé, forcé d'habiter avec des étudiants de la faculté dans laquelle il enseigne, il va de déconvenue en déconvenue. Passionné par l'œuvre de Mendoza, il va mener sa petite enquête et va se retrouver face une organisation qui le dépasse. L'auteur nous plonge au cœur d'un mystère. Dès les premières pages, j'ai été happée par cette histoire qui s'épaissit au fil des pages et dont je ne soupçonnais pas le dénouement.
Les personnages imaginés par l'auteur sont truculents. Il y a bien sûr Victor Vega, ce prof d'université un peu raté; Paloma, le petit génie des maths obèse qui n'a pas sa langue dans sa poche et qui sauve la mise plus d'une fois à Victor; sœur Clavier, une nonne, prodige de l'informatique.
Les lieux sont également importants. Joaquin Camps nous fait voyager à travers toute l'Espagne: Valence, Madrid, Barcelone. Je n'ai qu'une envie: aller sur les traces des personnages moi aussi. L'auteur fait vivre ces différentes villes de belle manière et nous donne à voir pour un temps l'art de vivre des Espagnols.
Certes, il y a quelques maladresses dans les dialogues (parfois stéréotypés) et l'intrigue prend de temps en temps des directions surprenantes mais pour un premier roman, l'auteur s'en sort très bien, mêlant l'enquête initiale sur ces fameux manuscrits à une découverte plus grave et dramatique. C'est bien ficelé et jusqu'au bout je n'ai pas su dire si oui ou non Hugo Mendoza était vivant.
Avec ce premier roman, Joaquin Camps entraîne son lecteur dans une enquête haletante. En mettant la littérature au cœur de son enquête, il livre ici une œuvre originale. Un très très bon moment de lecture pour moi!