Ce qu’il reste d’Elena Varvello

Ce qu'il reste d'Elena Varvello

Ce qu’il reste d’Elena Varvello

Nombre de pages : 272 pages
Éditeur : Le Masque
Collection : Grands Formats
Date de sortie : 10 janvier 2018
Langue : Français
ISBN-10 : 2702448607
ISBN-13 : 978-2702448601
Prix Éditeur : 18 euros
Disponible sur Liseuse : Oui à 14€99

De quoi ça parle ?

1978, nord de l'Italie. Elia a seize ans. C'est un jeune homme solitaire, en proie aux tourments de l'adolescence - ses amitiés fragiles, ses questionnements, ses premiers émois amoureux. Cet été-là, dans le petit village de Ponte, comme tous les étés, la chaleur est étouffante. Mais si l'atmosphère est particulièrement pesante, c'est que le père d'Elia a un comportement étrange depuis quelques temps, depuis qu'il s'est fait licencier de l'usine pour laquelle il travaillait. Persuadé d'avoir été victime d'un complot, il s'isole des heures dans le garage de la maison, à son van, rentrant parfois tard dans la nuit, sans explications. La mère d'Elia ferme les yeux. La mère d'Elia est une femme amoureuse.
Un jour, le village est secoué par la disparition d'une jeune femme, montée à bord d'une fourgonnette qui s'est enfoncée dans les bois. À Ponte, tout le monde se connaît, tout se sait. Mais il y a des choses que personne ne peut imaginer.

Trente ans après les faits, Elia raconte cet été où tout a basculé, et ce qu'il en reste.

"Ce qu'il reste"... Voilà un roman qui porte bien son nom. Comme je l'ai souligné dans une précédente chronique, je suis dans ma phase "thriller/polar" et, après avoir lu ce résumé et vu sa couverture qui m'a pas mal intriguée, je me suis lancée dans ce roman. Mais il m'a surpris d'une toute autre manière...

Elia nous relate, d'une manière intimiste, l'été de ses seize ans. Il y a cette première amitié nouée avec le jeune Stefano qui vient d'arriver avec sa mère, une native du village. Puis, ses premiers émois amoureux pour une femme plus âgée. Et enfin, sa famille qui chavire totalement. Cet été marquera toute sa vie ainsi que celle de ses proches.
Il était clair que je m'attendais à un genre thriller, mais c'est bien au-delà de cela. C'est le passage à l'âge adulte d'un jeune homme, marqué par l'acte de son père. Depuis la perte de son travail, celui-ci a multiplié les comportements bizarres qui se puisent dans une paranoïa grandissante. D'après ce que nous raconte Elia, son père avait déjà quelques signes de troubles, mais à moindre mesure et assez bien contrôlés par sa mère. Puis, il y'a une première disparition qui apporte des questions, des doutes... Mais Elia les occultent comme il peut. Et vient ce fameux jour avec une nouvelle disparition...

Etant dans un petit village, avec une galerie de personnages assez restreints, il y'a ce sentiment d'oppression qui ne vous quitte plus durant le long de la lecture. Cela se retransmet aussi par la maison d'Elia qui est le théâtre des changements de son père, le foyer de son ami qui est un véritable maelstrom de sentiment et la forêt. Immense, elle semble encercler les personnages qui s'y rendent. Puis il y a ce dernier élément qui participe à cette ambiance "huis clos", c'est lorsque Elia nous décrit ce qu'il est arrivé à la jeune fille disparue lorsqu'elle est montée dans la camionnette blanche. On pourrait rapprocher cette partie à des "semblants" d' intermèdes, car elle ponctue le récit de cet été, donnant un avant et un après à cet événement.

C'est un très bon roman d'ambiance, distillant finement et par touches, le drame qui va frapper ce village et particulièrement la famille d'Elia. Certes, il n'est pas le thriller/polar que l'on pourrait s'attendre, mais c'est le témoignage d'un jeune garçon face aux troubles psychologiques de son père, à sa mère qui, tel un roc, essaye de maintenir un semblant familial dans un déni total , de son attirance pour une femme plus âgée que lui et à cette disparition qui éclatera tout cela en mille morceaux et marquera sa vie d'adulte.

Je vous invite, à votre tour, de vivre ce fameux été de 1978.

Ce qu’il reste d’Elena Varvello

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