Libres pensées...
Oscar, quinze ans, est pensionnaire à Barcelone. Un jour, il s'abandonne dans une demeure qu'il croit abandonnée, dérobe une montre, et s'enfuit. Mais le destin le ramène sur les lieux de son méfaits, et il fait la connaissance du propriétaire des lieux, German, et de sa fille, Marina, dont il se rapproche et avec laquelle il devient ami. A ses côtés, ils investiguent sur un mystère qui les conduit devant une tombe engravée d'un papillon noir. Entraînés de rebondissement en rebondissement, ils vont découvrir le sinistre secret gardé par un savant fou...
Marina s'apparente à un roman d'aventure, les protagonistes se retrouvant pris dans un engrenage qui les mène de découverte en découverte, avec une intrigue habilement ficelée, flirtant avec le fantastique au point de valoir au lecteur quelques suées.
A cet égard, l'action est très présente, rythme l'intrigue, et tient le lecteur en haleine. L'univers créé par Zafon est sinistrement efficace, favorisant l'angoisse et rendant palpable la tension qui émane du récit. L'introduction, figurant un Oscar perdu dans une gare, indifférent aux avis de recherche lancés à son endroit, facilite une immersion immédiate, et fait naître la curiosité.
Les personnages permettent de mettre en scène une large palette de sentiments, depuis la peur jusqu'à l'amour, et le style, abordable, permet au roman d'être accessible au plus grand nombre.
Marina est donc un roman susceptible de plaire au plus grand nombre, qui a l'audace d'aller se promener sur les lisières du fantastique, mais qui, à mon goût, repose sur des mécanismes un peu trop évidents, comme si l'auteur s'était employé à cocher toutes les cases des ingrédients pour best-seller.
Je n'ai pas passé un mauvais moment, loin de là, mais le récit m'a paru manquer d'authenticité et de fougue. Dommage !
Pour vous si...
- Vous êtes du genre footballer, droit au but et sans les mains, et en la matière, l'efficacité est reine.
Morceaux choisis
"Mon meilleur ami au collège était un garçon au regard pénétrant et au tempérament nerveux qui insistait pour se faire appeler JF, bien que ces initiales n'aient que bien peu à voir ou même rien du tout à voir avec son vrai nom. JF avait une âme de poète libertaire et un esprit si aiguisé qu'il lui arrivait parfois de se couper la langue avec."
"En temps de guerre, changer d'identité signifie naître une seconde fois. Laisser derrière soi un passé indésirable. Vous êtes très jeunes, et vous n'avez pas vécu une guerre. On ne connaît pas vraiment les gens tant qu'on n'a pas vécu une guerre..."
Note finale2/5(pas mal)