Theo a treize ans. Adolescent, il bougonne, fait des bêtises. Et c’est justement pour cette dernière raison que ce jour-là, convoqués au collège, sa mère et lui traversent New York. En avance, sa mère décide de s’arrêter au Metropolitan, pour faire découvrir à Theo certaines oeuvres qu’elle aime beaucoup.
Theo et sa mère visitent donc le musée, flânant devant les toiles. Theo, subjugué par une jeune fille qui visite elle aussi, semble-t-il avec son grand-père, s’éloigne de sa mère un moment. C’est alors que retentit une formidable explosion. Theo se retrouve dans le noir et la fumée, recouvert de débris. A ses côtés, le vieil homme de tout à l’heure, qui le supplie de prendre sa bague pour la remettre à un ami, et de sauver un minuscule tableau représentant un oiseau. Theo assiste, impuissant, aux derniers instants du vieil homme, prend la bague, décroche le tableau et entreprend de fuir cette salle, de fuir le musée dont il est prisonnier.
Sans rencontrer âme qui vive, il réussit à sortir et, hébété, court se réfugier chez lui, où il espère retrouver sa mère… Mais celle-ci ne revient pas. Theo se retrouve seul, car son père violent est parti sans laisser d’adresse du jour au lendemain, il y a plus d’un an.
Après avoir enveloppé et caché le tableau dans sa chambre, il décide alors de se rendre à l’adresse indiquée par le vieil homme…
Je ne vais pas détailler la suite du récit, car résumer 800 pages n’aurait pas de sens, et gâcherait le suspense très présent dans le roman.
Ne soyez pas effrayés pas ce roman fleuve ! Ni rebutés par les premières pages, comme je l’ai été. On y découvre un Theo adolescent, peu intéressant, préoccupé par les sujets de son âge, et j’ai en effet trouvé les premières pages un peu ennuyeuses. Mais j’ai poursuivi, et j’ai bien fait Car ce roman est vite devenu passionnant, et même quasi addictif !
L’histoire se déroule sur une longue période, tournant autour des personnages, Theo mais aussi Pippa la jeune fille du musée, Hobbie, l’associé du vieil homme qui recueillera Theo, et puis Boris, son jeune ami russe complètement déjanté, et shooté. Un autre élément fait figure de personnage à part entière, et de fil conducteur du récit, c’est le tableau de Carel Fabritius, élève de Rembrandt, ce petit oiseau dont la grâce semble toucher même les brutes les plus épaisses.
On retrouve aussi la lutte constante entre bien et mal, et la douleur lancinante de la perte, qui marque à jamais un destin.
J’avais entendu beaucoup de bien de ce livre, et je n’ai pas été déçue. C’est une oeuvre magistrale, dans laquelle j’ai pris plaisir à me plonger. La longueur du récit fait qu’on s’installe petit à petit, on a l’impression de devenir vraiment intime avec les personnages, dont les portraits son très fouillés et travaillés avec finesse.
Une belle lecture, que je recommande.
Donna Tartt, née en 1963, est une écrivaine américaine.
Le chardonneret a été publié chez Plon en janvier 2014 (23€) et chez Pocket en janvier 2015 (11,40€).