Pal est étudiant aux Beaux-Arts et apprenti médailliste à Budapest. Il a la fougue et la naïveté de la jeunesse. Il rencontre Erzsebet, une jeune pianiste qui le fascine et dont il entreprend de faire le portrait.
En secret, il présente son travail au concours de la Monnaie de Budapest, normalement réservé aux artistes confirmés. Un portrait est demandé, pour orné une pièce de monnaie. Contre toute attente, le jury le désigne gagnant, mais lui refuse son titre, au motif qu’il est Juif… La Budapest de la fin des années 1930 est en effet en proie au nazisme qui se répand en Europe de l’Est comme une traînée de poudre.
Sous la pression de ses parents, Pal se résout à quitter le pays pour que son talent ait un avenir, et à Erzsebet pour laquelle il nourrit de tendres sentiments.
Les années passent, Pal se forge une carrière à Londres, épouse Nicky, entretient une correspondance avec sa famille jusqu’à leur silence, en 1944. Pal ne vit plus que pour son travail, laissant la charge des contingences matérielles à la femme, évitant les rencontres, fuyant de plus tout ce qui lui rappelle son pays d’origine.
Bien des années plus tard, à Rome, Pal travaille au portrait du Pape. A l’occasion d’une discussion sur la Hongrie, le Pape évoque les efforts des ambassadeurs de pays neutre, le Vatican en particulier, pour sauver les Juifs pendant la guerre. Ces quelques mots rallument un espoir que Pal avait profondément enfoui… Traçant les noms de ses chers disparus sur un bout de papier, il demande à sa femme de se lancer dans des recherches, avant de lui demander d’abandonner, quand les premiers éléments esquissent un destin funeste. Ne pas savoir, ne pas avoir de certitude, c’était l’espoir encore…
Mais sa femme ne se résout pas à lâcher prise, et parvient à retrouver Mihaly, le frère de Pal, unique rescapé. Les retrouvailles sont émouvantes, mais de courte durée car la Hongrie est désormais un pays communiste. Chacun retourne à sa vie, enfouit ses souvenirs. Pal replonge dans le travail, jusqu’à ce que le passé le rattrape encore une fois, pour le meilleur cette fois.
J’avoue avoir eu du mal à entrer dans ce roman, à m’attacher à ce personnage torturé mais opposant justement une façade lisse à son histoire personnelle dramatique, comme pour mieux s’en protéger. Quand la façade s’est fissurée, j’ai davantage apprécié l’histoire, appris à connaître Pal et Nicky. Et j’ai aimé ces évocations historiques, tellement traumatiques pour les personnages, mais qui apportent un regard différent sur l’Histoire avec un grand H.
A découvrir.
Née en 1981, Olga Lossky est une auteure française.
Le revers de la médaille est paru aux éditions de la Loupe en août 2016 (22,20€).