Alexis Vassilkov ou la vie tumultueuse du fils de Maupassant de Bernard Prou aux éditions Le livre de poche
« Le 21 septembre 1892, Liouba accoucha d’un garçon prénommé Alexis. Conçu durant une aurore boréale, il naissait le jour de l’équinoxe d’automne. Ces signes célestes annonçaient sans aucun doute un destin exceptionnel. »
La vie s’organise sans Guy. Alexis vit avec sa mère à Paris jusqu’à l’âge de treize ans. Bouleversée par les événements dans son pays d’origine, Liouba décide de rentrer à Moscou après l’échec de la révolution. Elle veut participer au soulèvement politique de la Russie.
Alexis poursuit brillamment ses études dans son nouvel environnement. Il devient médecin, psychiatre. Son talent pousse Staline à s’intéresser à lui. Il sera son médecin personnel. Être l’analyste du tsar rouge est certes un poste enviable, mais Alexis en sait trop sur le dictateur. Il est arrêté. Par chance il ne sera pas exécuté, juste éloigné, dans un camp en Yakoutie.
De Paris à Moscou, des allées du pouvoir aux casemates du goulag où il sera initié à la franc-maçonnerie, le destin d’Alexis est en effet exceptionnel. Il réussit à s’évader du camp direction la France où l’attendent d’autres aventures au sein de la Résistance à l’occupant allemand.
Alexis Vassilkov ou la vie tumultueuse du fils de Maupassant ressuscite le roman picaresque, ce type d’œuvre où le héros suit un chemin initiatique en traversant de nombreuses aventures. Bernard Prou nous livre ici un passionnant récit, riche en rebondissements, une description réaliste et inspirée de la fin du XIXème siècle et de la première moitié du XXème. Ce bijou de roman est porté par le style plein de souffle de l’auteur. Loin d’être envahissante, cette verve sert à merveille le déroulement de l’histoire, taille un costume sur mesure à ses personnages. Il y a du Dumas et du Hugo dans cette plume-là. Après Délation sur ordonnance, Bernard Prou m’a encore une fois bluffé par son talent de conteur et la qualité de son écriture. Vous aussi, partez à la découverte de la vie tumultueuse d’Alexis Vassilkov, je vous promets un beau voyage.
« - T’éternues : dix ans ! Tu pètes de travers : dix ans ! Double tarif si on détecte l’odeur !« Ici tu peux péter tout ton saoul, tu ne risques plus rien. D’ailleurs, personne ne se gêne pour péter. La nuit, c’est comme au pensionnat, ça pète dans tous les coins. Les pets fusent comme des cris de liberté aux multiples accents. Ah, qu’il est beau le pet du zek !« Pète, je te dirai d’où tu viens ! »