Tintin au Congo • Hergé

Tintin Congo Hergé

Tintin au Congo • Hergé

Éditions Casterman, 1987 (64 pages)

Ma note : 14/20

En novembre dernier, je vous faisais part de mon envie de lire tous les Tintin dans leur ordre de publication. Après Tintin au pays des Soviets, place à Tintin au Congo. Publié dans les années 1930, ce deuxième tome de la saga a été présenté en couleurs plus de dix ans plus tard. Tout comme son grand frère, des préjugés et stéréotypes, il y en a… J’ai pour ma part essayé de m’en dégager pour ne retenir qu’un aspect : l’idée d’avoir sous les yeux une photographie des mœurs et pensées de l’époque. Cet album a longtemps été décrié pour son ton raciste, son pro-colonialisme. Pour autant, au-delà des phrasés (et de certaines planches) qui ne peuvent que nous choquer aujourd’hui, les vrais méchants de cette BD ne sont pas des hommes noirs, mais blancs (et donc des Européens).

Avec Tintin au Congo, le lecteur se trouve ainsi plongé en pleine époque coloniale. Lorsque notre jeune reporter arrive au Congo belge (le Congo obtient son indépendance en 1960), il fait rapidement la connaissance des Babaoro’m. Le lecteur imagine alors très bien les mœurs de l’époque : les Noirs sont présentés comme des idiots, voire comme des arriérés. Tintin, de son côté, chasse la gazelle ou encore le rhinocéros. Les Blancs apparaissent comme cupides, tandis que les Noirs sont vus comme fétichistes (remettent leur sort entre les mains du sorcier de la tribu). J’ai donc parfois eu du mal avec les clichés véhiculés par ce tome. Ils restent pour autant très instructifs, en se faisant témoignage de toute une époque.

Du côté du graphisme, et du scénario, j’ai préféré cette BD à Tintin au pays des Soviets. Je reprochais en effet à cette dernière son côté inabouti, son absence de fil rouge (c’était du moins mon ressenti). Ici, Hergé ne nous offre pas uniquement une cascade de mésaventures pour notre héros. Le final a été davantage pensé, de vrais méchants sont intégrés à l’aventure (Al Capone notamment…). Hergé n’est pas encore au sommet de son art, mais on commence à voir ce qui sera par la suite sa marque de fabrication. Ce tome me paraît donc important dans l’œuvre d’Hergé. C’est aussi en découvrant ses toutes premières productions que l’on se rend compte par la suite du chemin parcouru par cet auteur de bande-dessinée.

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