Bakhita, Véronique Olmi (Prix Fnac 2017)
Difficile d’émettre un avis original tant Bakhita de Véronique Olmi a été un ras de marée littéraire couronnée autant par les médias que par le lectorat. Lu peu de temps après Underground Railroad qui traite du même sujet, j’ai largement préféré Bakhita à ce dernier. Traitant pourtant du même sujet, l’écriture de Véronique Olmi m’aura bien plus attirée (et surtout accrochée)
Bakhita, c’est une plongée en Afrique parmi les esclavagistes, et surtout les esclaves, à travers les yeux d’une petite fille enlevée à l’âge de cinq ans près de son village. On découvre ainsi durant la première partie du livre beaucoup de souffrance, de douleur , mais aussi de courage. Bakhita s’attache avec force à ce qui fait son identité et cherche constamment à calmer la peine autour d’elle. Merveilleusement servi par l’écriture superbe de l’auteure qui arrive à instiller beaucoup de pudeur, même face à l’horreur. C’est qui m’a d’ailleurs tant plu durant cette lecture parfois très difficile. J’ai souvent tourné la tête comme pour éviter de voir ce que je lisais. C’est une chose que je ne fais en général jamais. Mais ici, les mots retranscrivent avec justesse les événements.
Les esclaves passent et n’habitent nulle part. Leur peuple n’existe plus. Ils font partie de cet éparpillement, ce martyre, les hommes et les femmes loin de leurs terres, qui marchent, et souvent meurent en chemin
Cette femme, qui malgré les horreurs vécus et la perte constante de gens autour d’elle ne ressenti jamais de haine (qui pourtant serait tellement justifié). J’ai pourtant eu plus de mal avec la seconde partie, principalement à partir de son entrée au couvent. Cette présence écrasante de la religion m’aura plus d’une fois gêné, même si je comprends totalement ses motivations. Qui ne rêverait pas de paix après tant de violence ?
En conclusion, un livre superbe qui mérite amplement son succès. Derrière un sujet difficile qui pourrait faire tourner de l’œil, Véronique Olmi amène beaucoup d’humanité derrière une femme courageuse et humble.
Edition Albin Michel
Pages 455
Publicités &b; &b;