Découverte inopinée d'un vrai métier / La vieille dette - Stefan Zweig

Par Stéphanie @Stemilou

Rédigé par Stemilou et publié depuis Overblog

Présentation
Attablé dans un café parisien, un écrivain voit son attention attirée par un curieux spectacle : tout en se mêlant adroitement au flot des passants, un étrange individu semble faire les cent pas devant la terrasse du café. Policier en civil ? Détective en mission secrète ? Soudain c'est l'évidence, l'énergumène est pickpocket, "vrai métier" ardu et risqué... qui réserve bien des surprises à cet écrivain très observateur.
Deux nouvelles loufoques et poignantes, pour découvrir dans un registre inattendu un des plus grands écrivains de langue allemande du XXe siècle.

Avis
Tout d'abord je me permets de faire le point sur cette couverture extrêmement moche et qui ne fait pas du tout honneur au contenu.
Ce petit livre d'un peu plus d'une centaine de page contient deux nouvelles dont la première, éponyme, raconte l'histoire d'un homme arrivant tout juste à Paris par le train décide de profiter de quelques heures de liberté pour se poser à un café. Il observe les gens passer jusqu'à remarquer un homme étrange passant et repassant sur le boulevard, il lui invente donc une vie jusqu'à se rendre compte qu'il était dans l'erreur et découvrir le véritable "métier" de cet homme. Il le suit et se rend compte de la difficulté et du sang froid nécessaire à une telle activité. Stefan Zweig décrit magnifiquement Paris, les Grands Boulevards, il rend l'ambiance de la rue comme s'il s'y trouvait à l'instant, il détaille et analyse chaque personnage à tel point que le lecteur a l'impression d'être à côté d'eux. On entend le rire sonore d'une femme, on ressent la tension de l'hôtel Drouot et on voit la peur dans les yeux du pickpocket.

Cette nouvelle est plein d'enthousiasme comparée à la seconde Une dignité retrouvée et un homme heureux. La vieille dette qui fait davantage appel à la reconnaissance et à l'humilité. Les souvenirs d'une passion de jeunesse ressurgissent chez une dame à l'occasion d'un déplacement en montagne. Celle-ci en repos au grand air voit entrer dans la pension où elle loge un homme vieilli que tout le monde ignore et rabaisse. Elle reconnaît en lui le grand comédien adulé et remboursera une vieille dette en lui rendant important au yeux de tous. Un moment de bonheur partagé à ressasser des souvenirs et retrouver sa gloire passée.
Zweig nous offre là une magnifique nouvelle pleine de gratitude et de respect que j'ai énormément apprécié.

C'est toujours la même chose avec cet auteur, je suis transportée et éblouie par son style.

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