Elliot Perlman
Traduit de l’anglais par Johan-Frédérik Hel Guedj
Robert Laffont
2005
645 pages
J’ai adoré La mémoire est une chienne indocile du même auteur. A mes yeux, un des plus beaux livres de tous les temps ! Riche, profond, dense, intelligent.
J’avais celui-ci dans ma PAL depuis très longtemps mais j’ai toujours reculé l’instant de l’ouvrir, par crainte d’être déçue, il est antérieur à l’autre et le thème ne m’attirait guère.
L’atout de ce roman c’est sa construction. L’auteur part d’un fait relativement simple : un homme enlève un enfant (quelques heures seulement). Sept personnages témoignent, sept personnages qui ont un lien direct avec le ravisseur ou avec l’enfant ou avec un des narrateurs. L’auteur tisse une toile narrative qui imbrique les souffrances des uns dans celles des autres sans jamais les juger, qui éclaire les événements les uns au regard des autres, qui laisse heureusement quelques zones d’ombre.
J’ai avalé certains passages avec frénésie, hypnotisée par l’écriture, par la justesse des réflexions et je me suis ennuyée sur d’autres. Les longs développements sur la finance m’ont perdue. Il me semble que le roman aurait gagné en saveur sans certaines trop longues digressions. Même si j’ai apprécié la critique de la société capitaliste, mercantile, même si je reconnais la dextérité de l’auteur à dépeindre la complexité des relations humaines, j’ai parfois accéléré ma lecture sur certaines pages.
Lecture mi-figue, mi-raisin, cependant plus figue que raisin…
Et un livre de plus, sorti de ma PAL, pour le challenge d’Antigone.