"Se faire traiter de blaireau par un Italien d'un mètre soixante-cinq, en train d'endurer une calvitie précoce, fut une des expériences les plus abouties de mon existence, un existential ontologique aurait dit Heidegger."
"En parcourant ces lettres, je sais que des centaines de femmes déréglées admirent les oeuvres effroyables de Guy Georges. L'impatience des ovaires." (Oui, parce qu'il est question, tenez-vous bien, d'un trait spécifiquement féminin, d'où le lien, subtil, avec les ovaires. Les hommes, eux, n'admirent que les oeuvres des saintes.)
"En recherchant son nom dans Google, on peut savoir où on en est dans l'existence. Ce que le monde dit de nous, c'est ce que nous sommes, le web est un miroir. Tous les matins, on s'examine devant une glace pour vérifier sa coiffure ou ses vêtements. De la même façon, tous les jours, nous devrions nous observer sur internet. Avant le net, chacun pouvait espérer ne pas être immédiatement saisi. [...] On appelait cela l'intimité. Nous n'étions pas d'emblée disponibles. Et puis, le temps de la transparence est venu, l'incontinence est la maladie du siècle, les gens font leur être sous eux."
"Mais au fond d'eux-mêmes, les hommes, ce dont ils rêvent, c'est du bon temps avec des jolies filles, pas avoir les doigts couverts de merde, en train de changer des couches-culottes, à deux heures du matin... [...] Les femmes, c'est différent, ça doit venir de la chimie ou du ventre. Elles ont conservé la nostalgie des premiers âges." (des personnages pleins de charme et de bon sens, qu'on lobotomiserait bien au petit déjeuner. Que vous dire, ça doit venir des ovaires et de la nostalgie des premiers âges.)