Libres pensées...
A la mort de son père, Dominika s'est tournée vers son oncle, Vania, pour l'aider à trouver un poste dans les services secrets où il travaille. Ancienne danseuse classique, elle est formée à l'école des moineaux, où on lui apprend l'art de la séduction pour piéger les cibles de Moscou.
Envoyée en Finlande, elle doit recruter Nate, un espion de la CIA dont la couverture a été compromise, et qui se trouve être le contact d'une taupe russe qui alimente les Etats-Unis depuis une dizaine d'années, Marbre.
Mais la mission de Dominika prend une tournure inattendue lorsqu'elle demande à être recrutée par Nate pour le compte des Etats-Unis.
Le moineau rouge est un roman d'espionage efficace, qui se lit avec plaisir et ménage d'étonnants rebondissements.
Au coeur de l'intrigue, Dominika, qui a tout pour plaire, depuis son extrême beauté jusqu'à son caractère insoumis (et oui, les rouges, que voulez-vous, ça n'écoute rien ni personne), au point parfois de la rendre presque trop "facile" tant elle incarne le personnage type auquel le lecteur doit s'attacher.
Nate, de son côté, est plus difficile à saisir, dans la mesure où l'on passe moins de temps à ses côtés : il est surtout appréhendé depuis le regard de Dominika, mais l'on en sait peu de son histoire, de son identité. Disons qu'il est l'américain de base, à ceci près qu'il est espion : il veut bien faire, il n'écoute pas toujours ce qu'on lui dit, mais c'est pour la bonne cause. Et il tâche d'être un gentleman (même s'il y parvient forcément moins bien que son cousin anglais).
A l'inverse, Vania est fourbe et "sneaky" dès les premiers instants, ne voyant en sa nièce qu'un pion qui pourra le servir, de sorte que l'on peut immédiatement identifier les forces en présence de par ce manichéisme ambiant.
Néanmoins, l'action nous conduit à dépasser cette facilité pour essayer de démêler tout ce qui se passe au Kremlin et en souterrain.
Si l'on sait dès les premières pages qu'un certain Marbre trahit la Russie, il faut être patient pour connaître enfin son idendité... Et l'auteur parvient habilement à nous rendre ce Marbre sympathique, ce qui accentue l'intérêt qu'on lui porte.
Quant à la dimension sulfureuse qui sous-tend le roman dès lors que Dominika intègre l'école des moineaux, elle contribue bien entendu à renforcer les tensions qui surgissent de toutes parts, ce en quoi on peut trouver que le rouage est facile, mais il n'en reste pas moins efficace.
En bref, un roman qui répond aux attentes, qui divertit en brouillant parfois les pistes, si bien que l'on passe un bon moment de lecture.
Pour vous si...
- Vous étiez un grand fan d'Alias, et regrettez éperdument ces histoires d'agents doubles et de taupes à n'en plus finir.
"J'ai l'impression que sa synesthésie s'étend aux réactions humaines. Il n'y a pas que les mots ou les sons, les contenus émotionnels aussi lui apparaissent sous forme de couleurs. Elle m'a décrit des espèces de halos colorés qu'elle voit autour de la tête et des épaules des gens." (Pratique)
"Ils lui demandèrent pourquoi elle voulait danser, et sa réponse les fit rire : "Parce que je vois la musique". Pourtant, tout le monde se tut lorsque son visage - déjà d'une exceptionnelle beauté - s'assombrit et qu'elle foudroya les jurés du regard, comme si elle était prête à leur sauter à la gorge."
Note finale3/5(cool)